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samedi, mai 10, 2025
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Drépanocytose : « Nullement question de race, tout le monde peut en être atteint… »

Les centres de dépistage de drépanocytose restent toutefois rares chez nous, faute des matériels spécifiques.
Les centres de dépistage de drépanocytose restent toutefois rares chez nous, faute des matériels spécifiques.

Le dépistage à temps, seul moyen pour traiter la drépanocytose. Sinon, c’est la mort assurée.

Si normalement, la drépanocytose est une maladie génétique du sang, non contagieuse et héréditaire, affectant particulièrement les populations de race noire, l’on sait actuellement que celle-ci pourrait également en affecter les individus de race blanche. «Cette affirmation concernant la race noire comme seule porteuse de la drépanocytose n’est pas tout à fait exacte. Pour preuve, cette maladie est également propagée dans les pays où la majorité de leurs populations a la peau blanche, comme la Grèce, les pays Latinos, le Brésil… C’est pour dire que ce ne sont pas seulement les gens qui ont la peau noire comme ceux de l’Afrique qui pourraient en être atteints», affirme Pascale Jeannot, Présidente de l’Ong LCDMF (Lutte Contre la Drépanocytose Madagascar-France), à l’occasion de la conférence sur l’annonce de la journée mondiale de la sensibilisation sur la drépanocytose, au siège du ministère de la Santé publique Ambohidahy, hier. Une célébration qui se tiendra demain au CHUA-HJRA, ayant comme thème : « Lutter efficacement contre la drépanocytose, c’est dépister tôt la maladie et faire la prévention ». Une affirmation qu’elle partage avec le Dr Eric Randrianantoandro, Responsable du Programme Drépanocytose au sein dudit ministère. «Comme c’est une maladie génétique, elle ne dépend pas de la couleur de la peau, mais plutôt du gène des individus», confie-t-il.

Raisons historiques. En effet, selon les explications, cette maladie constitue un problème majeur de la santé publique dans la Région africaine, là où l’on enregistre une prévalence du gène anormal variant entre 2% et 30%. Pour Madagascar, d’une façon globale, ce taux est estimé à 9%. C’est à Mananjary qu’on aurait enregistré le taux de prévalence le plus élevé, soit 18,5%. Plusieurs raisons pourraient justifier le fait que ce soit le Sud-Est (surtout Manakara et Mananjary) qui en soit le plus frappé, selon le Pr Alison Olivat Rakoto, Chef de service en Hématologie au sein du CHUA-HJRA. «Historiquement, le Sud-Est était une zone à forte migration internationale, notamment des peuples venant d’Afrique y auraient débarqué en grande masse. Il y aurait également eu la forte prédominance du mariage consanguin. Et c’est une zone endémique en paludisme, une maladie pouvant être un grand vecteur de la drépanocytose», confie ce professeur.

Mortelle. La drépanocytose est une maladie due à une anomalie de l’hémoglobine qui se trouve dans le globule rouge. Dans ce cas, ce dernier peut être déformé, risquant de boucher les vaisseaux sanguins et ainsi de bloquer la circulation sanguine. Ceci étant, les personnes qui en sont atteintes souffrent des crises de douleurs intenses au niveau des membres ou du ventre. Ce sont les enfants de 5 ans, les adolescents et les femmes enceintes qui en sont les plus vulnérables. La mort de la victime n’est pas à écarter. A noter qu’un individu peut être un porteur sain (hétérozygote), mais peut transmettre la maladie. Moyen de prévention, c’est le dépistage à temps. Dans ce sens, à l’occasion de cette célébration, des activités de sensibilisation, dépistages de masse, des consultations ainsi que des dons de sang avec la participation du CNTS seront effectués à l’hôpital HJRA Ampefiloha. Des actions sous-tutelle du ministère de la Santé publique, en collaboration avec l’Ong LCDMF, la CUA, et d’autres donateurs.

Arnaud R.

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