La loi sur le statut de l’opposition a été votée à l’Assemblée nationale et elle l’a été sans la participation des députés TIM qui ont préféré quitter l’hémicycle après avoir pris connaissance du texte. Ces derniers ont eu le sentiment que tout a été fait pour que l’opposition ne joue aucun rôle à l’Assemblée, mais en filigrane pour empêcher Marc Ravalomanana d’en prendre la tête . C’est maintenant en dehors du parlement que l’ancien président va pouvoir faire entendre sa voix. L’Assemblée est cependant souveraine et la majorité a dicté sa loi.
Une opposition réduite : au silence à l’Assemblée
C’est un statut de l’opposition vidé de toute sa substance qui a été présenté dans la loi votée par la majorité présidentielle. C’est un rôle tout à fait symbolique que l’opposition va jouer dorénavant. Elle n’aura pas de poste de vice-président comme le prévoit la constitution. La réaction des députés du groupe parlementaire TIM ayant décidé de quitter l’hémicycle s’explique donc aisément. Dorénavant, il n’y aura aucune voix discordante à l’Assemblée. Le régime n’aura pas à craindre de blocage de l’action du gouvernement, étant entendu qu’il dispose d’une majorité écrasante au parlement. L’opposition réduite à la portion congrue n’aura plus voix au chapitre. Les députés du parti TIM affirment que c’est l’ancien président Marc Ravalomanana que l’on veut cibler à travers ce projet de loi. Cela ne devrait cependant pas empêcher ce dernier de se faire entendre. Il a dit et redit qu’une opposition forte était nécessaire pour permettre l’exercice d’une véritable démocratie. Le régime qui rencontre des difficultés dans la réalisation de son programme de développement ne peut se permettre d’être critiqué régulièrement. Il a pris les devants à l’Assemblée. Néanmoins, cela suffira-t-il à mettre au pas une opposition qui entend pleinement jouer son rôle ?
Patrice RABE