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lundi, juillet 7, 2025
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Ils ont fait le buzz : Tumulte autour d’un tir « perdu » à Ampefiloha

C’est à travers un coup de feu en pleine nuque sur un individu blessé, affalé sur un sol rugueux, et sur le ventre que toute la planète « Facebook malgache » a eu vraiment conscience de ce qu’est vraiment l’insécurité. Pas celle qui fait peur au quotidien, dans le bus ni dans les rues. Mais celle qui est devenue un système. Bref, ce n’est pas le croquemitaine déguisé en braqueur ni en détrousseur. Plutôt un sale engrenage où la frontière entre le bien et le mal n’est pas définie et s’amenuise apparemment. Et au final, la base se divise et se dispute la meilleure morale. Jouant quelquefois à qui est le plus sage ou qui est le plus indigné… Tout va pour le mieux. Dans les jours à venir, tout va forcément et sûrement rentrer dans l’ordre, vont se dire les biens pensants d’en haut.

Le 23 août, rappelant une scène devenue culte au Brésil, un policier s’approche d’un individu à terre, en apparence blessé. Dans le quartier d’Ampefiloha, non loin d’une des ruelles les plus mal famées de ce « fokontany », il vise avec minutie la nuque de l’homme à terre et tire une balle. Un tir sec, devant des dizaines de badauds, affarés et apeurés. Une scène semblable a déjà défrayé la chronique au pays de Pelé dans les années ’90.

Un officier traîne un jeune homme d’une vingtaine d’années. Il l’emmène derrière son véhicule de service, une caméra de télévision capte tout. Un coup de feu retentit. L’individu gît sur le sol, exhalant son dernier soupir. Le policier, le regard noir, ne ressentait aucune gêne d’être filmé. Un message était sans doute adressé aux associations des Droits de l’Homme, aux futurs brigands et à toute la population. Pas le message des autorités ni de celui de la loi que l’homme en treillis représente.

Seulement, c’est celui de la soupape de ce maudit système qui commence à sauter. Sitôt la vidéo d’Ampefiloha mise en ligne sur Facebook, tirée des images d’une télévision privée, les réactions affluent.

Puisqu’entre l’apologie de la justice par la mort et l’indignation moraliste, les « Facebookers » se sont déchaînés. L’un signalant que le Malgache a un esprit rétrograde. L’autre, félicitant l’efficacité de la police et sa décision méritoire. Un autre déclamant des tirades humanistes,  un dernier affirmant qu’en étant victime, on ne peut qu’être satisfait  de cette action.

Tout ce beau monde s’est ensuite invectivé. Avant de dire que les soi-disant « humanistes » n’ont jamais été victimes d’acte de banditisme et fanfaronnent pour s’enorgueillir d’un mode de pensée « occidental ».

Mais voilà d’abord une infime partie de la réalité. Dans une grande ville du Moyen-Ouest vit une jeune femme a qui les « dahalo » ont coupé la main, tué les parents tandis qu’elle se faisait violer, un coup de hache au visage avec une belle cicatrice actuellement… Elle pourrait bien arbitrer cette discussion.

D’un autre côté, pour les « humanistes », la loi est applicable à tous, sinon ce sera l’anarchie. Les procédures doivent être suivies pour prouver que le système judiciaire est digne de confiance. Par les temps qui courent, ils ont bien raison. Ils ont plus que raison même. Puisque quand la justice est devenue otage du plus fort, le rapport de force entre le policier et le brigand à terre ne saurait mentir, personne ne voudra être dans l’autre camp. Dans le camp des plus vulnérables, voire des innocents.

Maminirina Rado

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