Le point d’orgue du voyage apostolique – le 31e hors d’Italie – du Pape François à Madagascar fut sans doute la grande messe d’hier dans le domaine diocésain de Soamandrakizay.
Les 7 péchés capitaux
Le message délivré par le Pape François devant un million de fidèles se réfère visiblement aux 7 péchés capitaux. Il a effectivement blâmé l’acédie (paresse spirituelle) en encourageant les Malgaches à faire de la Grande Ile, un lieu où l’Evangile se fait vie. Sans verser toutefois dans la manipulation. Et de pointer du doigt également l’avarice qui accentue les disparités sociales. Le souverain pontife n’a pas non plus manqué de dénoncer l’envie et la gourmandise en déplorant la corruption, l’accumulation effrénée de richesses et la culture du privilège. Il a aussi blâmé l’orgueil et la colère qui favorisent l’exclusion et mettent à mal la fraternité, la solidarité et le « fihavanana ». Celui qui est considéré comme étant le pape des pauvres n’a pas évidemment oublié de fustiger la pauvreté et la grande précarité dans lesquelles vit la majorité de la population. Lors de la veillée de prière qui a précédé la grande messe d’hier, le numéro Un du Vatican a même prêché des sujets terre à terre comme l’alternance démocratique, la création d’emplois pour les jeunes, la protection de l’environnement, l’avènement d’une société plus juste. Toute forme d’oppression devait être stigmatisée par le premier pape originaire de l’Amérique latine, berceau de la théologie de la libération, un courant de pensée qui visait à l’époque à rendre dignité et espoir aux pauvres et exclus en les libérant notamment de conditions de travail intolérables. Un objectif remis au goût du jour par le 266e Pape de l’Eglise catholique et non moins le premier issu de la Compagnie de Jésus dont le voyage apostolique à Madagascar est placé sous le signe d’« un semeur de paix et d’espérance » pour les Malgaches représentés hier par les centaines de milliers de fidèles qui ont écouté le message du Saint-Père dans un silence de cathédrale, quoique la messe se soit déroulée en plein air et au milieu de la poussière. Un message fort qui s’adressait en premier lieu aux membres de la classe dirigeante et du clergé installés aux premières loges.
R.O