Elle a vu la présence de chefs d’Institutions mais également de politiciens. Il s’agit, entre autres, du Président Andry Rajoelina, du Premier ministre Ntsay Christian, du président du Sénat Rivo Rakotovao, de Madame le maire Lalao Ravalomanana et son époux ainsi que de Roland Ratsiraka et Camille Vital. Pasteur Mailhol a été également de la partie .
La grande messe présidée par le pape, hier, Soamandrakizay a rallié près d’un million de fidèles. Malgré le froid qui a persisté, le site a été plein comme un œuf. Sans parler de la poussière. A tel point que l’on reconnaît de suite les gens qui ont assisté à cette messe. La plupart d’entre eux ont rallié Soamandrakizay à pieds. Dès 4 h du matin, les fidèles se sont fixé un point de ralliement pour rejoindre ce site. Des groupes de gens grands et petits n’ont pas ainsi à prendre la route même à cette heure très matinale. A 7h 30, les fidèles ont été tous installés, malgré qu’il y avait eu encore pas mal de monde à l’extérieur de Soamandrakizay. Le pape François a débarqué sur cet endroit à 9h15 à bord de Papamobile. Il a fait le tour du champ diocésain ne manquant pas à chaque occasion de saluer les fidèles.
Culture du privilège. La cérémonie religieuse a débuté à 10h exactement. Lors de son homélie, le Saint Père a mis en exergue trois points. Le premier point porte sur la culture du privilège. Il a notamment déclaré : « l’accès dans le royaume des cieux ne peut pas seulement se limiter ou se réduire aux liens de sang, à l’appartenance à un groupe déterminé, à un clan ou à une culture particulière ». Et d’enfoncer le clou : « il ne faudrait pas faire prévaloir la culture du privilège et de l’exclusion, favorisant de ce fait la corruption ». Le deuxième point, le Saint Père estime : « il ne faut pas identifier le royaume des Cieux avec ses propres intérêts personnels avec la fascination d’une idéologie quelconque au risque d’instrumentaliser le nom de Dieu ou la religion pour justifier des actes de violence…et la marginalisation ». Le troisième point, et non pas des moindres, de dénoncer ce qu’il qualifie « de course à l’accumulation de richesses qui pousse à l’égoïsme et l’utilisation de moyens immoraux. »
Spéculation. Notons que la première journée de la visite pastorale a débuté par une rencontre avec le couple présidentiel. C’était, avant-hier, à Iavoloha. Durant son discours le Souverain Pontife a d’emblée relever le “fihavanana”, inscrit dans la Constitution de notre République, qui, selon lui, voit « l’âme » du peuple malgache, une âme à préserver puisqu’elle donne aux habitants « ces traits particuliers qui le distinguent, le constituent et lui permettent de résister avec courage et abnégation aux multiples contrariétés et aux difficultés auxquelles il est confronté quotidiennement ». Il a alors exhorté à « lutter avec force et détermination contre toutes les formes endémiques de corruption et de spéculation qui augmentent la disparité sociale ». Le pape François a également évoqué la politique et la protection de l’environnement sur la Grande Ile, qui devraient assurer la promotion inclusive de tous les habitants.
A l’endroit des représentants de la communauté internationale, le Saint Père les a sollicité à poursuivre leurs engagements et à aider Madagascar tout en préservant la singularité du peuple malgache . Pour clore son discours le pape François a réaffirmé la disponibilité de l’Église catholique à Madagascar de contribuer aux perspectives de développement humain intégral et respectueux de la culture malgache dans un dialogue permanent avec toutes les parties prenantes. Notons que lors de la veillée d’avant-hier à Soamandrakizay, le Saint Père a parlé aussi de l’alternance démocratique.
Dominique R.