
Malgré la volonté des autorités de maintenir les prix à la pompe pour préserver le pouvoir d’achat des consommateurs, la réalité du marché international peut changer la donne
Comme il fallait s’y attendre, les cours du pétrole ont fortement augmenté après l’attaque contre les infrastructures pétrolières d’Arabie saoudite. Le marché pétrolier mondial s’affole depuis lundi où le baril de référence sur le marché mondial, le Brent de la mer du Nord, a bondi de 14,6% pour finir à 69,02 dollars. Les attaques contre les installations saoudiennes ont provoqué une réduction brutale de production de 5,7 millions de barils par jour, soit environ 6 % de l’approvisionnement mondial. Cette flambée du brut se répercute bien évidemment sur les prix à la pompe partout dans le monde. En France notamment, les médias font état d’une montée en flèche des prix à la pompe ces derniers jours. « Depuis une semaine, le SP9, qui s’affichait en moyenne à 1,497 €/litre, a pris 0,4 centime le litre. A 1,448 €/l, le diesel a gagné 1,9 centime et le SP98, qui était proposé à 1,573 €/l, a bondi de 1,3 centime. Quant au fioul domestique, utilisé par près de 4 millions de ménages pour se chauffer, il se vendait en moyenne ce lundi matin à 905 € les 1 000 litres » lit-on notamment dans le Parisien.
Stock de sécurité
A Madagascar, pour le moment, les autorités donnent l’impression de ne pas s’alarmer de cette situation. Les responsables que nous avons tenté de contacter hier ne sont pas joignables ou ne répondent pas au téléphone. Ce calme dont font preuve les autorités s’expliquent certainement par l’existence d’un stock de sécurité estimé à 45 jours, et qui peut mettre le pays à l’abri d’une pénurie. Mais la question qui se pose est de savoir combien de temps, le secteur pétrolier malgache va résister face à cette flambée du brut. Comme dans pratiquement tous les pays non pétroliers du monde, une hausse des prix à la pompe s’avère inévitable, soutient les analystes. Une hausse est d’autant plus probable à Madagascar si la baisse de la production mondiale perdure, dans la mesure où les pétroliers sauteront sur cette occasion pour ajuster leur prix. Et ils sont dans leur droit quant on sait que les cours du brut est un élément essentiel de la structure des prix à la pompe. Quand le brut flambe, les prix à la pompe s’envolent. Un dossier épineux de plus à gérer qui, rappelons-le a promis de faire baisser les prix du carburant, jugés exorbitant par rapport au pouvoir d’achat des consommateurs. Dans tous les cas, on sera fixé d’ici à début octobre où normalement les prix connaîtront un changement.
R.Edmond.