
La plupart des joueuses de rugby malgache subissent de grossesse non désirée et ou précoce. Selon l’enquête menée par le Malagasy Rugby, sur vingt-cinq joueuses de l’équipe nationale de rugby à XV, seulement quatre n’ont pas d’enfant.
En effet, le fait d’avoir un enfant dès son jeune âge nuit à la performance d’une joueuse car il y a un impact direct sur son physique, en plus d’engendrer un emploi du temps chargé. Pour que le rugby féminin malgache puisse trouver une bonne place sur le classement du World Rugby, la Fédération organisera, en collaboration avec l’association Tanora Garan’Teen, un tournoi de rugby à VII, qui s’intitule « Rugby santé féminin ». Vingt-deux clubs de rugby d’Analamanga se retrouveront au Stade Makis Andohatapenaka ce week-end. Une conférence de presse s’est tenue hier à Ankorondrano. « La compétition se divisera en deux : pour les moins de 18 ans et les 18 ans et plus. Les phases éliminatoires s’étaleront le samedi. La deuxième journée des phases finales sera marquée par un match de sélection de rugby à XV de l’équipe nationale homme et la rencontre entre les Cheminots et l’USCAR dans le cadre de la qualification TOP20 », a fait savoir Antsoniandro Randrianorosoa, directeur technique national.
Le tournoi aura un double objectif, car en outre, il fait aussi partie de la sensibilisation qui portera un thème autour de la santé et des droits sexuels et reproductifs. « Cette discipline est un bon moyen d’éducation pour tous et un moyen pour faire passer le message véhiculé par l’association sur la santé de la reproduction des adolescents et des jeunes rugbymen. En effet, la santé sexuelle et reproductive est un vrai enjeu de la santé publique à Madagascar et les indicateurs en la matière sont alarmants. Donc, il est très important de parler de la sexualité, surtout afin de réduire les taux de grossesse non désirée et précoce chez les jeunes filles », a expliqué Adelaïde Ramanarivo, le responsable du Tanora Garan’Teen. Pendant les deux jours, il y aura des diverses animations culturelles, des stands d’exposition, du dépistage du VIH, des séances de témoignage qui seront organisées avec les partenaires techniques et financiers. Ce projet va se propager dans les régions, surtout au sein des ligues où on y trouve des femmes en majorité, selon les explications.
Manjato Razafy