Le conte « Ali baba et les 40 voleurs», rappelons- le brièvement, est l’histoire d’un brave bûcheron qui a surpris 40 voleurs qui ont caché leurs rapines dans une grotte hermétique qui s’ouvre et ferme grâce aux formules célèbres « sésame ouvre-toi et sésame ferme –toi ». La morale veut évidemment que le dénouement s’achève par la mort des voleurs et la fin glorieuse de notre brave Ali Baba.
Comme dans toute fiction, la nôtre commence par « Les personnages sont imaginaires et toutes ressemblances ne sont que fortuites. Il était une fois donc, un chanteur, un troubadour sur les bords, un peu griot surtout qui entend répandre la sagesse traditionnelle autour de lui. Il a été connu avec son « Je me mets en couple » où il tance une toute jeune fille qui s’entête à sacrifier sa vertu par amour .Chanson qui a connu un immense succès et salué par tous par la justesse morale et « authentiquement malgache » du discours qui en dégage.
Enfin dopé par sa notoriété ou poussé par conviction il se met en tête de semer cette vertu dans sa cité et laver ses concitoyens de toutes les vices et salissures sources des malheurs. Mais voilà que quatre usurpateurs, selon lui, veulent lui barrer la route de son destin.
Le premier, avec ses gros sabots veut attendrir le cœur de ses sœurs et frères en vantant la modernité et le dynamisme qui lui reviennent de droit de par son âge selon toujours le jeune Baba. Il connaît dit-il les aspirations des jeunes de la cité et ne veut pas qu’on empiète sur ses plates- bandes, lui seul peut et sait parler des sésames propres à ses congénères assène-t-il.
Le second est paraît-il, est l’ iznogoud qui veut être calife à la place du calife. Baba dit que c’est un usurpateur, un ersatz du vrai et unique calife, il ne peut être l’authentique, qui ne peut s’appeler que Baba. Il entend qu’on écarte « les pirates ».
De même pour lui, le troisième concurrent, est un produit de la contrefaçon puisqu’il a renié ses origines et s’invente une famille d’origine qui n’est pas la sienne. Sa place n’est pas à la tête de la cité car il ne manquera pas de changer de tunique comme à son habitude selon l’artiste.
Quant au quatrième, pour lui il s’agit d’un pseudo candidat inconnu dans le sérail, il peut s’appeler Baba au Rhum ou baban’ny zaza , peu lui importe il n’en a pas peur.
L’histoire commence ainsi, on ne sait pas comment elle va finir, toujours est-il que le troubadour va arpenter les ruelles de sa cité en clamant « Sésame aime moi ! »
Mais comme dans tout conte malgache on conclut : Angano !angano ! arira ! arira ! Izahay mpitantara ianareo…
M.Ranarivao