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dimanche, décembre 22, 2024
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Ils ont fait le buzz… : Le mauvais tirage du BEPC 2019

Les écarts du BEPC sont énormes entre les trois dernières années scolaires

Les pauvres recalé(e)s du dernier examen officiel du Brevet d’étude du premier cycle (BEPC) ont été au centre d’une vague de réactions sans précédent sur Internet après l’annonce des résultats « catastrophiques » de ce cru 2019. La génération 2000 a fait les frais des nombreux critiques. Un commentaire résume l’indignation généralisée. « Aucune génération avant celle de la génération 2000 n’a jamais eu 28 % de taux de réussite », signale un facebooker sidéré. Cela ne veut pas pour autant dire que ceux qui ont réussi le BEPC cette année sont de ce fait des génies.

Chose étonnante, des posts sortis de nulle part tentent une récupération sur cette débâcle. « Il y a pleins de diplômes qui chôment, alors ce n’est pas forcément les études qui garantissent la réussite financière ». Voilà en substance l’idée. D’autres signalent que plusieurs richissimes hommes d’affaires n’ont même pas de BEPC et possèdent richesse et véhicules pimpantes. Et des centaines de malgaches adhèrent à cette théorie sur facebook.

En scrutant les réactions sur cette plate-forme, les explications concernant cette débâcle pédagogique se bousculent et cafouillent. Si les uns accusent facebook d’être le premier fautif, d’autres pointent du doigt le chamboulement du calendrier scolaire. Tandis que bon nombre chargent les « ados » de devenir des êtres fainéants, mal élevés, entêtés et qu’ils et elles méritent ce qui leur arrive. Bref, cela démontre que c’est tout un chacun qui est en train d’agoniser.

Il faut revenir aux années post 2009 pour voir des écoliers par milliers lâchés les bancs sous la pression de la crise. Des témoignages stipulaient que des petits et des petites s’endormaient à l’école à cause de la faim. Si ces impacts étaient plus que flagrants à ces époques, les impacts psychologiques faisaient son bonhomme de chemin sournoisement. Ce ne serait pas étonnant si dix ans plus tard, les « BEPCien(ne)s » n’ont plus la volonté de réussir, perdent tout mental de se dépasser.

La réussite pour eux et elles se fera par le mot célèbre du moment : « sera ». A quatorze ans, un jeune arrive dans un cybercafé, présente un Smartphone et harangue le gérant. « Ity misy sera zoky an », littéralement « Voici une affaire, grand frère ». Le client potentiel répondait avec un cinglant. « Bepc ary tsy afak’ialahy koa sera an sera », traduit par « Tu n’as même pas ton Bepc et tu solilotes : affaire, affaire ».

Ce tableau risque de devenir plus fréquent dans les années à venir. D’autant que l’image galvaudée de la réussite n’est plus celui de l’effort et du sacrifice. Ni celui du parcours idéal, certes à redynamiser « EPP – CEG – Ankatso », et quelques années dans une université étrangère pour parfaire le tout. La réussite est maintenant plus rapace, celui ou celle du bavard, de l’éloquence, des idées mégalomanes, qu’importe le sillon à tracer…

Si les résultats du BEPC ont été une débâcle, les responsables sont actuels. Si on se mettait à tout mettre sur le dos des anciens dirigeants et ainsi de suite, on pourrait même prouver que la colonisation a sa part de responsabilité dans l’état de la société malgache actuelle. Et plusieurs chercheurs, éminents spécialistes ont des arguments assez solides à ce sujet. Une perspective farfelue d’ici quelques années : le pays accoucherait d’une génération active de main d’œuvre, des petites mains par milliers…

Maminirina Rado

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