Les feux de prairie ou de brousses font des ravages dans les régions du pays. Une meilleure gestion des phénomènes devrait permettre de renforcer la conservation des ressources naturelles.
« Le feu fait partie de la culture malgache ». Ce sont là les propos du Dr Mamy Rakotoarijaona, directeur général par intérim (DGi) auprès du Madagascar National Park ou MNP lors d’un point de presse organisé à Mahajanga hier. En effet, les feux qu’ils soient volontaires ou non ont toujours été pointés du doigt par les fervents défenseurs de la protection de l’environnement comme l’une des premières causes de la dégradation de l’environnement à Madagascar. Les rapports des organisations de la société civile relatant la situation de la déforestation du pays ou encore les informations sur des feux de brousses observés dans le parc national d’Ankarafantsika en sont quelques manifestations. Face au contexte actuel, le gouvernement opte pour « l’élaboration d’une politique de gestion des feux».Ce, « dans le but de mettre en place une meilleure conservation des ressources naturelles ». Profitant du point de presse, le directeur général par intérim auprès du MNP de préciser que « la politique de gestion des feux ne devrait pas être du simple ressort du ministère de l’environnement et du développement durable ». «Les ministères de l’énergie, de l’agriculture et de l’élevage ou encore celui de l’aménagement sont aussi concernés » a-t-il lancé. Avant d’expliquer que « le feu ne correspond pas uniquement à la destruction ». Il s’avère, en effet, que le feu assure le cycle de la savane à Madagascar. Dans le sens où celui-ci garantit la régénération des brousses devant servir à l’élevage. La mise en place d’un système de zonage des régions s’imposerait si l’on s’en tient toujours aux explications du DGi du MNP. La politique de gestion entendrait dans ce cas « à contrôler le feu de sorte à ce que celui-ci soit confiné dans une zone prédéterminée ».
Répression. Le point de presse organisé à Majunga hier a également permis d’avoir des informations sur l’affaire « feux de brousses d’Ankarafantsika ». « Les dispositifs de contrôle ont été renforcés. Une mission de brigade mixte composée par des éléments des forces de l’ordre, d’officiers de police judiciaire et des « Ampanjaka » locaux a été dépêchée dans le parc et les communes environnantes » a-t-on fait savoir. Outre la sensibilisation et l’éducation des communautés locales sur l’importance de la conservation des ressources naturelles, la mission en question consisterait également à « des actions de répressions dans les communes environnantes du parc national d’Ankarafantsika».Ainsi, « trois personnes accusées d’être responsables des récents feux, défrichement et carbonisation illicite observés à Ankarafantsika ont été arrêtées par l’équipe de la brigade mixte depuis lundi dernier » d’après les dires d’Ihando Niaina Andrianjafy, directeur inter régional de l’environnement et du développement durable. Face au contexte de développement des feux de brousse à Madagascar, le DGi du MNP préconise « l’application des sanctions prescrites par les lois en vigueur ».Ce qui se constitue un défi de taille à l’autorité de l’Etat qui peine actuellement à s’imposer.
José Belalahy