
C’est la première fois que l’approfondissement d’un APE est entrepris à la demande des pays qui mettent déjà en œuvre l’Accord. Il s’agit ainsi d’un moment historique pour Madagascar.
L’Union européenne (UE) est actuellement le plus grand marché d’exportation de l’Afrique et le principal partenaire commercial des cinq pays de la zone l’AfOA (Afrique Orientale et Australe), à savoir Comores, Madagascar, Maurice, les Seychelles et le Zimbabwe. Pour le cas de Madagascar, sa balance commerciale avec l’Europe est excédentaire. Depuis la mise en vigueur de l’actuel accord de partenariat économique intérimaire (APEI) avec ces États membres de l’AfOA en 2012, les exportations de la Grande Ile vers l’UE ont plus que doublé. Elles atteignent aujourd’hui 952,12 millions d’euros, tandis que les importations en provenance de l’Union européenne s’élèvent à 646,13 millions d’euros. Compte tenu de ces résultats positifs, les pays membres de l’AfOA se sont déclarés prêts pour l’extension du champ d’application de l’APE (Accord de Partenariat Economique) au-delà du commerce des biens vers un partenariat plus complet couvrant à la fois le commerce et les domaines liés au commerce. On peut citer, entre autres, les services, l’investissement, les obstacles techniques au commerce, les droits de propriété intellectuelle ainsi que le développement durable.
Stimuler les échanges. Pour sa part, l’UE a accepté de s’engager dans ce processus. C’est pourquoi, de nouvelles négociations ont débuté avant-hier et durera jusqu’à ce jour à l’île Maurice avec les cinq pays de l’AfOA. Elles visent à stimuler les échanges commerciaux, les flux d’investissement, l’environnement des affaires et la diversification des exportations vers l’UE. « La région AfOA joue un rôle de pionnière dans toute l’Afrique en ce qui concerne notre partenariat commercial. L’approfondissement de l’accord actuel placera notre partenariat à un autre niveau. Il permettra de stimuler les échanges bilatéraux et les flux d’investissements et contribuera à la création d’emplois et à la poursuite de la croissance économique dans nos régions respectives tout en favorisant le développement durable. L’UE soutient sans réserve cette démarche majeure», a déclaré Cecilia Malmström, commissaire européenne chargée du Commerce.
Alliance Afrique-Europe. Notons que les accords de partenariat économique (APE) sont des accords commerciaux et de coopération au développement qui prévoient un accès en franchise de droits et sans contingent au marché de l’UE, sur la base de règles d’origine favorables pour les pays partenaires. Ils contribuent ainsi à la diversification des exportations, à la compétitivité et à la création de chaînes de valeur locales. Dans ce cadre, le processus d’élargissement du champ de l’APE soutiendra la mise en œuvre de l’Alliance Afrique-Europe pour l’investissement durable et l’emploi, lancée en septembre 2018. De plus, il favorisera l’intégration économique régionale, notamment en développant des chaînes de valeur régionales. Il doit aussi constituer une étape préparatoire à la mise en œuvre de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLEC) dont les APE constituent l’un des piliers. Il faut savoir que c’est la première fois que l’approfondissement d’un APE est entrepris à la demande des pays qui mettent déjà en œuvre l’Accord. Il s’agit ainsi d’un moment historique pour Madagascar. Le pays a été représenté par une délégation conduite par le ministre en charge du Commerce, Lantosoa Rakotomalala.
Recueillis par Navalona R.