
L’ancien président a dressé un sombre tableau de la réalité à Madagascar à partir de tout ce qui s’est passé ces derniers temps.
« Madagascar est en crise ». Le constat est de Marc Ravalomanana. Le président national du TIM l’a affirmé samedi dernier au Magro de Tanjombato en marge de la présentation des candidats de son parti aux Communales du 27 novembre dans le district d’Atsimondrano. « Nous ne vivons pas une crise politique comme celle de 2009, certes, mais la crise à laquelle le pays est actuellement confronté est très grave. C’est une crise sociale et économique. Les prix des produits de première nécessité flambent. La population de certaines parties de l’île connaît ces derniers temps une pénurie d’eau. La fuite de sujets à l’examen de baccalauréat a mis à nu l’incompétence des dirigeants. Les prix de l’électricité et de l’eau sont très chers. Et le chômage s’aggrave car nombreuses sont les sociétés qui n’arrivent pas encore à se relever depuis la crise de 2009. », a déploré Marc Ravalomanana. Avant d’enfoncer le clou : « Les dirigeants se trompent des priorités. Ils manquent de vision. » D’après le président national du TIM, il y a aussi le manque de confiance entre les gouvernants et les gouvernés qui explique la situation.
Opposition constructive. « Le manque de confiance entre les dirigeants et l’opposition se trouve également à l’origine de la situation actuelle. », a souligné Marc Ravalomanana. Selon ce dernier, les dirigeants n’ont pas confiance aux opposants. « J’ai maintes fois réitéré que je n’ai aucune intention de faire des coups d’Etat. J’ai maintes fois déclaré que je suis prêt à présider une opposition constructive. Une opposition qui apporte sa contribution au redressement du pays. », a-t-il rappelé. Jeudi dernier à la Villa Berlin dans le cadre de la célébration de la fête nationale allemande, l’ambassadeur de l’Allemagne à Madagascar Michael Derus a mis l’accent sur la nécessité d’un statut de l’opposition accepté par tous. Ce diplomate souhaite à ce que « ce soit une loi sur l’opposition acceptée par tous qui soit appliquée ». A rappeler que le Sénat a ajourné lors de la dernière session extraordinaire du Parlement l’examen de la proposition de loi sur l’opposition initiée par le député pro-régime Brunelle Razafintsiandraofa. Cette proposition de loi votée sans amendements majeurs à l’Assemblée nationale serait réexaminée lors de la seconde session ordinaire du Parlement qui s’ouvrira dans une semaine.
R.Eugène