
Cela fait maintenant trente ans que les dockers du port de Toamasina attendent une régularisation de leur situation. L’on observe actuellement une volonté de solder ce passif de la part du ministère en charge des Transports (MTTM), de la Société de Manutention des Marchandises Conventionnelles (SMMC) et de la Société du Port à gestion Autonome de Toamasina (SPAT)
Précaire. C’est ce qui qualifierait le mieux les conditions dans lesquelles travaillent les quelques 550 dockers du port de Toamasina. « Une situation qui dure depuis 30 ans et dont la résolution fut toujours esquivée par les pouvoirs qui se sont succédé », déplore Biva Paulson, un docker qui a environ vingt ans d’expériences à son actif. Embauchés par shift de 7 heures, les dockers du premier port de la Grande Île sont, « sous le régime de l’intermittence de l’emploi ». Ce qui les contraint à survivre dans des conditions de travail difficile, malgré les efforts de leur employeur officiel de les affilier à la CNaPS et au Centre médical du Port. La modernisation des matériels au sein du port ainsi que le trafic en dents de scie des activités portuaires ne permettent, en effet, pas la prise en charge permanente des dockers au sein de la SMMC, sachant que cette dernière a déjà pu absorber un grand nombre si les Dockers étaient au nombre de 4.000 dans les dix dernières années. « Non seulement le régime de travailleurs journaliers ne nous permet pas de satisfaire les besoins de nos foyers, mais le fait est que le travail n’est pas forcément suffisant pour tout le monde. Nous nous efforçons alors de nous arranger afin de se partager ce qu’il y a à faire », se plaint Romain. Diverses revendications ont, par ailleurs, été initiées par les dockers dans l’objectif d’améliorer leur condition de travail, plus particulièrement pour devenir des employés à salaire fixe. « Nous avons envoyé des plaintes auprès de nombreuses instances étatiques telles que le ministère en charge du Transport ou encore le Premier ministre. Nous avons même demandé directement au Président de la République de régler notre situation durant un de ses passages à Toamasina », lance Dominique R, un autre docker du port.
Mandat. De son côté, le ministère en charge du Transport a dépêché une mission dans l’objectif de trouver « la meilleure formule possible ». Le but étant d’offrir des conditions de travail décent à ces dockers. Devant être durable et viable aussi bien pour les employés que pour leur employeur et les usagers au Port, la formule en question entend répondre au besoin des dockers de devenir des « employés permanents ». Le processus est actuellement en marche. Et ce, malgré le fait qu’avancer vers une intégration permanente de ces centaines de personnes ne soit chose aisée, aussi bien du point de vue technique, financière qu’administrative. Tous les acteurs exprimant une bonne volonté à aboutir à une solution durable.
D’un autre côté, comme à chaque période électorale, certaines entités politiques profitent de l’opportunité pour« gagner le cœur des Dockers ». Les dockers du port de Toamasina ont, en effet, été victimes de manipulation politique depuis ces trente dernières années.
José Belalahy