Le limogeage du ministre de l’Energie annoncé lors du conseil des ministres d’hier, n’a finalement surpris aucun des observateurs de la vie nationale. C’est le résultat de tous les cafouillages qui ont eu lieu dans les domaines dont il a la charge depuis sa nomination à la tête de ce ministère stratégique. La Jirama et ses multiples problèmes et la gestion déplorable de la pénurie d’essence n’ont pas plaidé en faveur de son maintien à son poste. *
Un signal fort adressé à l’opinion
L e président de la République avait affirmé lors de la nomination des membres du gouvernement que, l’action de ces derniers serait évalué après un certain temps et qu’ils étaient tenus par une obligation de résultat. On a pu constater qu’aucun bilan n’a été dressé. Le secteur sensible de l’énergie a été la cible de toutes les critiques de la population. Le redressement de la Jirama a été jugé prioritaire, mais les difficultés rencontrées dans la gestion de la société ont occulté les efforts déployés. Les délestages et les coupures d’eau ont exaspéré les consommateurs. Les explications du ministre de l’Energie n’ont fait qu’envenimer une situation déjà très délicate. Il semblait imperméable aux critiques. Les rapports tendus qu’il entretenait avec les pétroliers chargés de fournir le carburant des centrales électriques n’ont pas arrangé les choses. C’est dans ce contexte qu’est arrivée cette crise engendrée par la pénurie d’essence. A-t- elle été organisée sciemment ou y avait-il de véritables problèmes de logistique ? L’analyse qui en a été faite par le ministre est qu’il y a eu défaillance et qu’il fallait prendre des sanctions. La démission du directeur général de l’OMH a montré la gravité du malaise qui régnait. Le président de la République et le Premier ministre ont donc tiré les conclusions qui s’imposaient et ont décidé de limoger le ministre de l’Energie. En agissant ainsi, ils envoient un signal fort à l’opinion. C’est une nouvelle politique qui va être initiée.
Patrice RABE