« Parce que l’Eternel n’existe pas …Vivons ensemble ce jour comme si c’était le dernier
Parce que l’Eternel n’existe pas …savourons ensemble le doux jusqu’à la fin
Parce que l’éternel n’existe pas… les yeux se ferment pour ne pas voir le dernier souffle
Parce que l’éternel n’existe pas…Le sort détermine le voyage du lendemain, notre chemin peut se séparer parce que qu’il n’y a pas de demain. »
Une traduction très libre de cette chanson intitulée « Tsy misy ny doria » de Dadah Rabel. Prémonition ou spleen de chanteur-compositeur. Et dire qu’il n’y a pas si longtemps, partait son compère Fafah avec qui il la chantait. Andrianabela Rakotobe c’est le spécialiste des ballades langoureuses à nous faire frissonner. Si la mort est présente dans cette chanson le fait d’être de son état de chirurgien aiguise peut-être encore sa sensibilité d’artiste.
Mais ce que chante Dadah ne relève pas de la sensiblerie de bas étage. Par exemple, quand il chante Ny zanako vavy, qui a fait tant pleurer des pères le jour du mariage de leurs filles, on est loin d’une simple adaptation de « A ma fille » d’Aznavour. Mais ce n’est pas le cas, même si l’on parle du même thème de la joie mêlée de tristesse d’un père, la fibre malgache voire nationaliste y est présente.
« Handeha ianao ry zanako vavy / Te voilà, ma fille, sur le point de partir
F’efa io ilay fanilon’ny andronao hoavy / Car il est là, celui qui éclairera tes jours futurs
Handeha ianao, andeha ka mahereza / Tu vas partir, va et sois forte
Ny tokantranonao no iriko hateza / Ton ménage, je le souhaite éternel »
– Extrait de Zanako vavy – Ma fille, Dadah, 1985 –
« Ce qui constitue le vrai talent pour un écrivain ou pour un artiste, c’est d’exprimer de façon rare des pensées communes, ou mieux encore de façon commune des pensées rares. »
La proie du néant, notes d’un pessimiste, Edmond Thiaudiere, édition Paul Ollendorff, 1886, chap. l’art et la science, p. 16. Le talent c’était Dadah.
M.Ranarivao