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vendredi, juillet 18, 2025
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Hemerson Andrianetrazafy : Membre fondateur de Vaika

Atelier d’art plastique lors du Kolo Vaika 2010.

Entre 2000 et 2010, Vaika a permis d’apporter sa place à l’art contemporain malgache dans le paysage culturel malgache. Vingt ans après sa création, Hemerson Andrianetrazafy évoque cette grande aventure fondatrice.

Vaika c’est quoi exactement, un mouvement, un évènement ?

L’association VAIKA, ou Vondrona Andrafetana sy Ivoizana ny Kolontsain’ny Ampitso, a été créée en décembre 1999 pour agir dans le domaine culturel afin de porter l’interrogation sur le devenir de la société malgache face à la mondialisation en marche. Il y a 20 ans, ses initiateurs dont Richard Razafindrakoto, Dr Ratrema Andriamanetsiarivo, Rakotolahy Patrick, aujourd’hui disparus, et Hemerson Andrianetrazafy et Rfaral Randrianjafifaralalao ont porté le débat dans une logique pluri et transdisciplinaire. Par la création : plastique, littéraire… et l’approche universitaire par conférence-débat sur des thèmes identifiés…

Est-ce que ces questionnements ont encore raisons d’être aujourd’hui ?

Plus que jamais, puisque les véritables questionnements d’aujourd’hui ont été nos inquiétudes d’hier. La première voie que nous avons entrouverte portait sur la question identitaire : Qui sommes-nous, individuellement et collectivement ? Que pouvons-nous faire pour générer des systèmes de valeurs susceptibles d’impulser la culture malgache ?… Quel avenir pourrons-nous imaginer pour le mieux-être ? Pour le mieux devenir ? Toutes les actualités culturelles des années 2000 et 2010 ont été marquées par les actions de Vaika qui a tenu durant 17 ans sans interruption de 2000 à 2017 un salon annuel d’art contemporain.

Cela veut dire deux crises majeures traversées par le pays…

Les actions les plus marquantes ont accompagné  les moments les plus chauds de nos actualités socio-politiques. En 2009, pendant que les lacrymogènes empestait l’atmosphère d’Analakely, nous avons initié le mouvement transdisciplinaire TSINJO DIA. Pour renier le chaos et faire prévaloir la force de la créativité dans la construction du commun. « Tsinjo dia » a été décliné en trois versions d’une année à l’autre, en 2010, 2011 et 2012.

Au fil des années, Vaika a réussi à fédérer l’international, comment se sont déroulés ces échanges avec les artistes d’ailleurs ?

A part l’exposition internationale itinérante « Razana sy Vina/Ancêtre et Visions » qui a eu une dimension régionale à travers l’Océan Indien, l’association avait également tissé des liens avec d’autres partenaires comme l’association Lerka de la Réunion, Elabakana en 2006, Koif de 2010 à 2017…

Quels sont vos projets, étant donné que cela fait maintenant vingt ans que Vaika est en service ?

Actuellement nos actions se focalisent sur la formation et l’initiation des jeunes. Depuis ses débuts, l’association a été un tremplin et un terrain d’expérimentation pour les jeunes artistes contemporains d’aujourd’hui comme Nonoh Ramaro, Hasina Andrianjoanina, Herizo Ralaindimby, Damy Franco… On a formé plus de soixante-dix jeunes et moins jeunes, entre 6 et 65 ans . Quelques-uns de nos poulains ont trouvé leurs voies mais il reste encore beaucoup à faire. Car notre démarche vise plus à accompagner des individualités que de sensibiliser la masse. A partir de l’année prochaine, nous allons reprendre le chemin de la création d’évènements pour démultiplier nos questionnements… La célébration du 20e anniversaire sera tout d’abord une réunion de la grande famille VAIKA dans une exposition commune qui se tiendra au Cgm Analakely du 16 au 19 décembre 2019. Le 12 décembre se tiendra un atelier d’écriture.

Vaika a été décimée par la perte de plusieurs fondateurs, est-ce que la volonté est restée intacte ?

Nous avons été durement touchés par le sort. La plupart de nos ressources humaines ayant passé l’arme à gauche après le décès de Richard Razafindrakoto, le Dr Ratrema et Patrick Rakotolahy. Pourtant, nous pouvons compter sur la jeunesse. Malgré le naufrage social que nous traversons, il est permis d’espérer puisque la jeunesse dispose de cette force et de cette rage qui ne demande qu’à être aidée. Et c’est le rôle que devrait tenir l’association Vaika, servir de référent, d’interlocuteur et de mentor. Notre but n’est pas de nous reproduire en modelant des images d’Hemerson ou de Rfaral. Il nous importe d’aider ces jeunes à devenir ce qu’ils sont à la mesure de leurs potentiels respectifs.

Recueillis par Maminirina Rado

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