
Les produits alimentaires fortifiés importés inondent le marché. Des entreprises malgaches tentent de se frayer un chemin.
La malnutrition touche actuellement des milliers d’enfants malgaches. Une situation alarmante qui concerne toutes les régions du pays. Si le Sud et son kere sont mis en avant par des organisations internationales œuvrant dans l’humanitaire, Analamanga et Vakinankaratra sont toutes aussi concernées par le fléau. En effet, selon les données de l’Enquête nationale sur le Suivi des indicateurs des Objectifs du Millénaire pour le Développement (ENSOMD 2013), 9% des enfants de moins de 5 ans souffrent de malnutrition aiguë à Madagascar, notamment dans la partie sud du pays, affectée par des pics fréquents. De même, 32% des enfants de moins de 5 ans présentent une insuffisance pondérale, et 11% un faible poids à la naissance. Chez les 6-8 ans, moins du quart (21,6%) consomme des aliments riches en vitamine A, tandis que ceux riches en fer sont consommés par moins d’un enfant sur cinq (17,6%). Le manque de culture en matière de diversification alimentaire chez les parents ainsi que le manque de suivi sanitaire aussi bien des enfants que de la femme enceinte sont des exemples de causes avancées pour expliquer la situation.
Pobary. Des solutions s’offrent toutefois. Outre les campagnes de sensibilisation et de médiatisation pour la promotion de la diversification et de l’équilibre alimentaire, les formations en matière de nutrition octroyées aux mères de familles malgaches, des produits alimentaires fortifiés existent. Fruit de recherches d’acteurs malgaches et destinés à la population locale, les produits en question souffrent toutefois du manque de vulgarisation. Le lancement officiel sur le marché du PoBary Aina le 16 novembre dernier, arrive à point nommé. Destinés aux enfants de trois ans et plus, le « gouter vita gasy » et concocté à base de produit du terroir, PoBary Aina entend répondre aux besoins nutritionnels des enfants avec ses 19 vitamines et minéraux dont le fer, le zinc et le calcium.Tout reste à faire en matière de malnutrition. Le défi l’est encore plus étant donné l’interdépendance entre développement du pays et la lutte contre la malnutrition.
José Belalahy