
Lancé depuis 2015, le projet Himo OIT contribue à l’amélioration de l’éducation dans les régions Anosy, Androy et Atsimo-Andrefana.
Le Grand Sud accuse un certain retard en matière d’éducation. Le taux de scolarisation y est faible tandis que le taux de décrochement scolaire est élevé. Situation résumée par Holy Ramiarintsoa, coordonnateur national du projet Himo OIT « le Sud du pays souffre de l’extrême pauvreté. Par rapport aux statistiques nationales, le taux de réussite aux examens nationaux est faible, tout comme le taux de scolarisation. Le taux de déperdition scolaire quant à lui est très élevé ». Une situation qui commence à changer si l’on s’en tient toujours aux dires de notre interlocutrice. « Depuis le lancement du projet Imo OIT, la donne a changé. Le taux de scolarisation a connu une hausse tandis que le taux de décrochement a considérablement baissé », note Holy Ramiarintsoa. Lancé en 2015, le projet en question consiste à construire des salles de classe et des cantines scolaires dans les Cisco de Fort Dauphin, Ambovombe, Beloha, Ampanihy, Betioky, Bekily, Sakaraha, Toliara I et Toliara II. Financé, à hauteur de 20 millions de dollars dont les 6 200 000 dollars pour l’OIT, par le gouvernement Norvégien et entrant dans le cadre du programme conjoint OIT-PAM-Unicef Éducation pour tous, le projet a permis de construire 205 salles de classes et 101 cantines scolaires réparties dans 200 écoles du Sud.
Approche. La participation de l’OIT dans le programme conjoint Education pour tous fait poser des questions. Interrogé sur ce point précis, Coffi Agossou, représentant résident de l’OIT à Madagascar, Comores, Maurice et Seychelles d’expliquer « la construction des écoles et la rénovation des salles de classe contribue non seulement à l’amélioration du système éducatif malgache mais surtout dans l’objectif de rendre effectif le travail décent. Une éducation de qualité dans un endroit sain et exempte d’accident, où il y a la santé et la sécurité est le premier pas vers l’atteinte de cet objectif ». Holy Ramiarintsoa quant à elle de préciser « outre la création d’emploi, la construction de salles de classes correspond à un outil permettant de former la population locale ». Diverses formations ont dans ce cas été initiées telles que la formation des membres des maîtres Fram en entretien des infrastructures scolaires, la formation de tâcherons locaux ou encore la formation des CISCO en maitrise d’ouvrage.
La faim. Est l’une des raisons à l’origine de la situation de l’éducation dans le Sud. Les établissements scolaires qui ne disposent pas de cantine scolaire sont désertés par les élèves. Situation confirmée par Havelo, directeur de l’École primaire publique de Marofototsy, Betioky « la cantine scolaire est devenue la raison première qui pousse les élèves à fréquenter les établissements scolaires. Ajoutée à des salles de classes qui répondent aux normes, la situation ne peut qu’être meilleure, elle a considérablement changé chez nous. Les enfants fréquentent plus l’école ». En finir avec la faim dans le Sud serait donc la première étape du processus de développement de cette partie du Pays. Un processus long qui fait que si ailleurs dans le pays, la discussion autour de l’éducation tourne autour du calendrier ou du programme scolaire, l’on est encore au stade du besoin primaire qu’est la nourriture dans le Sud.
José Belalahy