
Le pouvoir en place a intérêt à calmer le jeu en ne prenant que les décisions qui favorisent la stabilité politique.
La trêve politique de fin d’année risque d’être compromise. Hier, les dirigeants du RMDM (Rodobe ny Mpanohitra ho any Demokratia eto Madagasikara) et du MCFIE (Mouvement des Citoyens contre les Fraudes et Irrégularités Electorales) ont annoncé devant la presse qu’une grande déclaration sera faite demain au Magro Bohoririka. Visiblement, l’opposition accentue la pression à l’approche de l’échéance accordée aux tribunaux administratifs pour la proclamation des résultats définitifs et officiels des communales et des municipales du 27 novembre 2019. Le RMDM met au centre de ses préoccupations l’élection du maire et des conseillers municipaux d’Antananarivo-Renivohitra. Une élection où il a décelé des anomalies et des irrégularités, notamment au niveau de la liste électorale. L’opposition a déclaré avoir des preuves de ces irrégularités. Raison pour laquelle elle a demandé au tribunal administratif d’Anosy de procéder à la confrontation de la liste électorale émargée utilisée lors des législatives du 27 mai, à celle émargée utilisée aux dernières communales. La CENI a été saisie de cette demande, mais Alarobia s’est déclarée incompétente en renvoyant le TIM devant les juges administratifs. D’après les résultats provisoires proclamés le 9 décembre dernier par la CENI, le candidat de l’IRK Naina Andriantsitohaina a obtenu 81 651 voix, contre 75 425 pour celui du TIM Rina Randriamasinoro.
Contexte politique. Mais actuellement, la lutte contre les fraudes électorales n’est pas le seul cheval de bataille de l’opposition. Elle milite également par rapport aux problèmes d’insécurité, de la crise institutionnelle née du processus d’adoption du projet de loi de finances 2020, et des îles Éparses. « Nous ferons connaître samedi prochain notre position officielle par rapport à ces problèmes », a annoncé hier Arlette Ramaroson. En tout cas, force est de constater que l’opposition veut profiter de la fragilité du contexte politique actuel pour faire passer son message. Contexte politique marqué par des foyers de tension, pour ne parler que de la situation qui prévaut depuis quelques jours à l’université d’Antananarivo, avec la grève des enseignants et le mouvement de contestation des étudiants. Dans ce cas, le pouvoir en place a intérêt à calmer le jeu en ne prenant que les décisions qui favorisent la stabilité et la paix sociale en cette période de festivités de fin d’année. À rappeler que le TIM et les autres entités politiques de l’opposition ont décidé de reprendre depuis quelques jours le chemin du Magro Behoririka pour faire entendre leur voix. La situation devient plus tendue en attendant le verdict du tribunal administratif, qui aura jusqu’au 14 janvier 2020 pour proclamer les résultats officiels des communales du 27 novembre.
R. Eugène