
Les douanes figurent parmi les foyers brulants de corruption. Il est de bon ton de montrer allégeance à la Direction générale, d’arborer patte blanche devant les usagers de services des douanes.
Il est devenu traditionnel à présent, de signer une convention d’objectif avec le Directeur général d’un ministère. Barthélemy Andriatsilanimanga, nouveau Receveur des douanes à Tuléar, s’est soumis à ce devoir, le 20 Décembre dernier. Il a déjà été receveur à Nosy Be, Mahajanga et Vohémar, et occupé d’autres fonctions dont il s’en est acquitté avec honneur. Suivant des paramètres spécifiques à la douane, des indicateurs et objectifs sont inscrits sur la convention que le Receveur doit suivre à la lettre et exécuter pendant un an. Ces indicateurs sont assortis des valeurs cibles dans l’accroissement des rendements et accélération du délai de dédouanement. Il y a suivi et évaluation actuellement. La recette atteint les 28 milliards en décembre 2019, au lieu des 32 visés. En cas de manquement des engagements, le Receveur fera l’objet d’une affectation. Deux Inspecteurs vérificateurs ont signé des conventions de performance par la même occasion, cérémonie assistée par le responsable de l’Investigation du Bureau Indépendant Anti-Corruption (Bianco). Puis une table ronde s’est tenue, pour entendre les doléances des importateurs et exportateurs. Il s’avère que leur prix de revient devient 5% plus cher sur toutes les opérations passant par la douane de Tuléar. Par ailleurs, le port de Toliara attend toujours sa réhabilitation, annoncée en 2018, pour pouvoir recevoir de grands bateaux. « L’initiative est louable. Mais est- ce que cette signature va empêcher les douaniers de fermer les yeux sur les tentations qui passent devant eux, chaque jour ? Curieusement, il n’y jamais eu de doléances concernant les Douanes dans la boîte à idées du Bianco. Force est de constater qu’ils doivent atteindre et remplir les obligations, d’abord, avant de se relâcher », a indiqué un ancien responsable de la Société Civile, présent lors de la cérémonie de signature.
Charles RAZA