
Si durant les années précédentes, l’attraction principale de la Capitale lors de la veillée et la soirée de Noël était l’Avenue de l’Indépendance, cette fois-ci, la foule semblait n’avoir qu’une idée en tête : passer une soirée sous les lumières d’Antaninarenina.
Cela fait quelques soirs maintenant que les chauffeurs de taxi refusent de transporter les passagers vers Antaninarenina de peur de ne pas pouvoir en ressortir après. Il faut donc s’y rendre à pied pour voir ces fameuses lumières qui font tant de bruits dans presque tous les quartiers. Mais même à pied, monter les escaliers d’Antaninarenina n’ést pas facile à faire avec la foule qui se rend à cette même destination. Ainsi, au bout de quarante minutes de marche [le temps qu’il a fallu pour relier Ankadifotsy et Antaninarenina à pied, Ndlr], on accède enfin sur le site qui suscite tant la curiosité de la part de tous. Dès l’arrivée sur les lieux, enfants comme adultes ont les yeux tournés vers le haut, complètement abasourdis par la décoration et les lumières. Et il faut le dire, même si Ambohitsorohitra et le quartier ont toujours été décorés pour la période de Noël, cette fois-ci, c’ést une grande première. Les filets de lumières, le grand sapin devant le jardin et tous les jeux de lumière sur les arbres ; beaucoup sont tombés sous le charme.
Des photos partout. Presque toutes les personnes rencontrées sur les lieux ont leurs smartphones ou leurs appareils photo à la main. Partout où l’on se rend, on peut entendre le bruit des appareils qui capturent des photos, clic ou chic. De leur côté, les adolescents n’arrivent plus à se contenir, tellement les opportunités pour faire des selfies sont nombreuses. « Prends-moi en photo ici ! Faisons un selfie de groupe devant le sapin ! » peut-on entendre. Il semble qu’y aller sans appareil photo est une bêtise. Et durant tout ce temps, il était particulièrement difficile de circuler.
Soirée en groupe. Beaucoup sont venus à Antaninarenina en famille, entre amis ou en couple. Dans l’esprit de Noël, le passage sous ces lumières doit se faire ensemble car c’est aussi un moment de partage et d’amour. Des rires, de la joie et parfois des larmes ; toutes les émotions avaient leur place dans ce quartier durant ce Noël 2019. On y a même vu des Tananariviens se donner des leçons de civisme, « Non, on ne va pas outrepasser les règles et détruire ce beau jardin pour notre propre intérêt ! » exhortait une dame à trois adolescents qui ont essayé de pénétrer dans le jardin fermé au public. Bref, beaucoup attendent la Saint-Sylvestre pour y retourner, peut-être que les belles décorations deviendront une tradition à Antananarivo ? A voir l’année prochaine…
Anja RANDRIAMAHEFA