Fin du projet PACP. Le projet d’appui aux communautés des pêcheurs (PACP financement BAD à hauteur de 5 milliards d’ariary) s’achève le 30 août prochain. Ce projet fait vivre 21000 pêcheurs. Le monde de la pêche retient son souffle pour connaître son avenir, au terme d’une rencontre des 16 et 17 Juin derniers à l’hôtel Le Palétuvier.
Après plus de sept ans d’existence, le PACP est bien rôdé et présente tous les signes d’un projet porteur de succès pour le développement de la région Sud-Ouest dont le patron est le Dr. Armand Colin Ratsirisija, coordonnateur, de formation Phd. En fait, l’objectif spécifique semble déjà atteint puisque cela fait déjà plus de 7 ans que le PACP a œuvré pour sa réalisation. La promotion d’un développement durable de la pêche traditionnelle maritime n’est plus un vain mot mais une réalité qui fait vivre les organisations de 78 000 bénéficiaires et les services de l’Etat, une gestion concertée et responsable des ressources halieutiques et un équipement adéquat des pêcheurs. Ce qui justifie la présence des différents partenaires du PACP à l’assemblée générale comptant 75 personnes (maires ruraux, ong encadreurs, les collecteurs, les partenaires revendeurs et exportateurs (Copefrito, Murex), quatre représentants du ministère de Tutelle). Si l’objectif du projet est atteint, celui de la présente réunion est de savoir comment gérer le patrimoine du PACP quand les bailleurs se retireront définitivement.
Les acquis du projet PACP. Les responsables du PACP ont accompli de grands efforts: renforcement de capacités des pêcheurs, encadrement pour la protection de l’environnement, fabrication de pirogues en fibre de verre réalisée par le lycée technique de Toliara pour améliorer les outils de travail des pêcheurs. Pour que les pêcheurs puissent se payer ce luxe, l’institution de microfinance Volamahasoa est à leur disposition. Les pêcheurs hésitent à emprunter malgré les offres et les formations en la matière. Il y a eu création d’un observatoire pour prévenir les intoxications par consommation des animaux marins (Icam). L’utilité de l’observatoire n’est pas à démontrer quant au nombre de vies sauvées. Enfin la plus grande et la plus coûteuse réalisation du PACP, les 14 débarcadères répartis aux principaux points de collectes de produits de mer. Ils servent de magasin de stockage, de lieu de salaison pour conserver les produits. Mais aussi un lieu de réunion comme la Maison des Paysans. Les débarcadères sont alimentés en énergie solaire sauf celui de Morombe branché au réseau de la Jirama. Un lourd héritage qui, selon les aveux du patron du projet, « sera à payer par nos enfants et les enfants de nos enfants »
Au terme de cet atelier de deux jours, l’appropriation et la prise de conscience des acquis ont été priorisées. Il y aura un changement de comportement des pêcheurs s’ils veulent que le projet continue. Tout porte alors à croire en une pérennisation du projet, une perspective particulièrement attendue par le ministère de Tutelle ainsi que toutes les parties prenantes, dans l’espoir d’une phase 2. Il y aura donc une gestion communautaire laissée à la diligence des principaux acteurs à savoir les pêcheurs, minutieusement encadrée par les techniciens du ministère et de l’institut halieutique de Toliara.
Adriana RAZA