A Madagascar, les jeux d’argent et de hasard se sont beaucoup développés au cours de ces dernières années. De plus en plus de jeunes s’essaient au pari et les salons et les casinos se font de plus en plus nombreux. Toutefois, la notion d’addiction ou de dépendance au jeu est encore méconnue dans notre pays. Ainsi, le pays ne dispose actuellement d’aucune politique de protection des joueurs contre la dépendance.
Une grande partie des parieurs malgaches interrogés pensent qu’ils ne sont pas dépendants aux jeux d’argent malgré une certaine assiduité dans les salles de jeu. Certains d’entre eux n’ont même jamais entendu parler de la notion d’addiction au jeu. De plus, qui peut diagnostiquer une telle maladie à part un professionnel ? Or, le joueur lambda n’a pas forcément les moyens de consulter un spécialiste. Puis, on ne peut pas vraiment dire qu’il existe des actions de sensibilisation par rapport à ce phénomène à Madagascar, contrairement à ce qui se passe dans les pays occidentaux. Ainsi, la seule protection disponible auprès des opérateurs de jeu reste l’interdiction de jouer pour une personne mineure.
Jeu pathologique. La dépendance au jeu d’argent est aussi appelée communément jeu pathologique. Cette maladie se présente quand le joueur devient esclave du jeu et perd les notions de plaisir et de convivialité. Dans leur ouvrage « Jeu pathologique et joueurs problématiques, le jeu à Montréal » paru en mars 2001, Serge Chevalier et Denis Allard disent que « Pour certains joueurs, le jeu produira des effets indésirables – des plus bénins ou plus graves : plusieurs se sentiront vaguement mal à l’aise ou coupables de s’être laissés emporter à miser des sommes un peu supérieures à celles envisagées au départ ; une proportion infime se suicidera après avoir accumulé des dettes considérables, perdu leur emploi, s’être aliéné l’entourage et avoir détruit leur famille et leur vie. ». Toujours selon ces deux spécialistes, « les effets néfastes se mesurent autant au plan individuel qu’au plan sociétal, et sont souvent subdivisés en quatre catégories : problème de santé, problèmes familiaux et professionnels, criminalité et enfin suicide ».
Les jeux d’argent accessibles. A Madagascar, il existe plusieurs manières de jouer à un jeu d’argent. Déjà il y a les opérateurs qui proposent de parier sur les événements sportifs, les courses hippiques ou encore les jeux de casino. Ces endroits sont pour la plupart inaccessibles aux mineurs. Mis à part les opérateurs de jeu, il existe aussi les paris clandestins dans les quartiers comme les jeux de cartes (poker, belote, rami, etc.), le domino, la pétanque, et beaucoup d’autres encore où la mise de départ peut très vite atteindre le million d’Ariary. Parfois, ces jeux posent problème au sein de la société quand ils dégénèrent en bagarre. Actuellement, force est de constater que les mineurs commencent à avoir accès à ces différents jeux.
Anja RANDRIAMAHEFA