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samedi, juin 7, 2025
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Inondation : Une véritable menace nationale

Le violent orage d’hier a pris les tananariviens de court, l’eau est montée à grande vitesse, le bilan serait assez lourd.

D’une région à l’autre du pays, les inondations font des milliers de victimes pendant la période de pluies. Avec les effets du changement climatique, les risques sont énormes pour beaucoup de quartiers, communes, villes ou encore régions de Madagascar.

C’est toute la ville basse de Tana qui était sous l’eau hier. Un violent orage a fait monter les eaux à la vitesse grand V dans la capitale malgache en début d’après-midi. De Besarety à Analakely, en passant par les quartiers comme Manarintsoa, Ambodivona ou Ankorondrano, l’eau est montée si vite que les tananariviens se sont demandés, en l’espace de quelques secondes, si cyclone il y avait. Outre la montée des eaux, la forte intempérie a également fait ressurgir de leurs antres les déchets en tout genre, jetés par les habitants dans les réseaux d’égouts de la ville. Bouteilles plastiques, matières fécales, boues nauséabondes, les tananariviens ont eu droit à un « retour de flamme » de mère nature. Par ailleurs, la situation a permis à d’autres « esprits malins » de se faire un peu d’argent. Des charretiers se sont improvisés en transporteur public, en aidant les tananariviens à traverser les mares d’eaux sales, moyennant somme d’argent. Par exemple, la traversée d’une ruelle était facturée à 2 000 ar du côté d’Antanimena. D’autres cas d’inondations ont également fait la une des journaux du pays ces derniers jours. Celle mortelle qui a frappé la ville d’Andapa, ou encore celle observée il y a de cela quelques jours à Majunga en sont quelques exemples. Le cas Andapa courant toujours selon une source sur place jointe au téléphone.

Inexistant. Comment prévenir une telle situation et préserver les populations de tous les dangers ? Une question légitime par les temps qui courent. Joint au téléphone pour des informations concernant l’éventuelle existence de dispositifs de protection contre les inondations au niveau national, un responsable auprès du ministère de l’aménagement d’expliquer « au niveau central, le ministère n’élabore pas de politique ou de stratégie de protection contre les inondations. Il conviendrait toutefois de noter que le ministère a pour rôle de construire des infrastructures devant répondre aux besoins des régions. Ces derniers devant être formulés par les directions régionales éparpillées dans toutes les régions du pays ». Le même responsable de renchérir : « l’élaboration des stratégies et politiques de protection contre les inondations est du ressort des communes. En cas de risque observé, les responsables auprès de ces collectivités décentralisées devraient formuler, avec l’appui des démembrements du Bureau National de Gestion des Risques et Catastrophes, les dispositifs de protection ». Ainsi, selon toujours les explications du responsable auprès du ministère de l’aménagement, « ces dispositifs devraient être inscrits dans les schémas d’aménagement communaux (SAC) ». La responsabilité des communes serait donc engagée face aux méfaits des inondations si au niveau national, l’on ne disposerait « pas de dispositif anti-inondation ». Une question se pose toutefois face à la situation. Sur toutes les milliers de communes de Madagascar, combien de maires peuvent comprendre la portée des dispositifs de protection contre les inondations ? Combien peuvent formuler une politique ou une stratégie ? Enfin, combien de ces communes peuvent prétendre disposer des moyens nécessaires pour mettre en œuvre les stratégies et/ou les politiques ? D’ici là, beaucoup de régions risquent d’être sous les eaux cette année.

José Belalahy

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