Le contrat-programme des ministres prend fin ce vendredi. Depuis quelques temps, le président et le Premier ministre sont en pleine évaluation du gouvernement.
Imminent. Un remaniement gouvernemental sera opéré d’ici peu. Depuis quelques temps, le président de la République Andry Rajoelina et le Premier ministre Ntsay Christian sont à pied d’œuvre pour évaluer chaque ministre. Le contrat-programme d’un an signé au lendemain de leur nomination prend fin cette semaine. Face à la Grande famille de la Presse, le Chef de l’Etat a donné un petit aperçu de ce que pourrait être le résultat de cette évaluation. Personne n’est à l’abri face au cyclone à venir. A entendre le numéro Un du pays, l’on peut croire qu’une grande majorité des actuels ministres se trouve sur la sellette. Il a fait la comparaison avec une équipe de football. « Certains arrivent à marquer des buts. Certains ne marquent pas. D’autres sont incapables de réaliser des performances. Parmi les membres du gouvernement, il y en a qui sont des bagages lourds à porter », estime Andry Rajoelina. En effet, selon ses dires, il existe des ministres qui ne parviennent pas à suivre le rythme du TGV au sein de l’actuelle équipe gouvernementale. Le remaniement est donc incontournable. Critère pour les ministrables : le Chef de l’Etat ne veut pas de ministres de salon et/ou de bureau qui se contentent de donner des ordres dans leur bureau. Il veut travailler avec des hommes de terrains qui peuvent élaborer des projets innovants, conformément au Plan Emergence Madagascar.
Fonds souverain. « Nous disposons de l’argent pour financer nos projets ». C’est ce qu’a déclaré Andry Rajoelina. C’est la première fois qu’un président de la République assume cette réalité. En effet, le régime entend se servir des budgets des sociétés d’Etat pour financer la réalisation des travaux de construction des buildings mora, trano mora, EPP et CEG mora, ainsi que bien d’autres infrastructures. « Certes, il y a des projets auxquels il est nécessaire de collaborer avec les bailleurs de fonds traditionnels mais il y a aussi des projets où nous devons nous servir de nos propres ressources », a-t-il soutenu. Le régime envisage la création dès cette année d’un fonds souverain. « Rien qu’au niveau de la CNAPS, nous disposons par exemple d’un budget de 300 milliards d’Ariary. Le budget nécessaire pour la construction d’un building est de 1 milliard d’Ariary. Ce budget de la CNAPS peut donc servir à la construction de 300 buildings », a cité le Chef de l’Etat. Une manière à lui de réitérer qu’avec une bonne gouvernance, nous pouvons apporter le changement au pays. L’objectif du régime est de construire 40 000 logements en cinq ans. Andry Rajoelina s’est toutefois défendu de révéler le vrai coût de la réalisation du Plan Emergence Madagascar. « Cela nécessite plusieurs milliards », a-t-il annoncé sans entrer dans les détails.
Nouvelle ville. En ce qui concerne le projet Tana-Masoandro, le numéro Un d’Iavoloha persiste et signe. « Nous sommes condamnés à construire une nouvelle ville pour désengorger la capitale », soutient-il avant de réitérer qu’au début, Antananarivo a été fait pour 300 000 habitants, pourtant, actuellement la population à Tana dépasse les 3 millions d’habitants. En outre, on ne dispose pas de plan d’urbanisme, d’où l’inondation à chaque période de pluie. Tout en admettant une erreur de procéder de la part de ses proches collaborateurs car avant de lancer le début des travaux, ces derniers n’ont pas consulté les riverains, le Chef de l’Etat a annoncé que les négociations vont se poursuivre. Andry Rajoelina n’écarte pas une descente à Ambohitsimanjaka pour rencontrer les familles concernées par ce projet.
Remblais. Hier, Andry Rajoelina a réitéré qu’il offrira un budget de 10 milliards d’Ariary à la Commune Urbaine d’Antananarivo pour réaliser les nombreux projets de développement inscrits dans le programme du nouveau Maire, et pour financer l’assainissement de la ville. Le président de la République demande des comptes aux responsables de la CUA et ceux du Ministère de l’Aménagement du territoire concernant les remblais qui continuent dans plusieurs quartiers de la Ville des Mille, notamment à Ankorondrano. Ces remblais sont à l’origine des inondations qui frappent la capitale. Une enquête sera donc ouverte pour déterminer les responsables.
13%. Il a aussi profité de cette rencontre avec la presse pour mettre les points sur les « î » par rapport à l’affaire des 65 000 Ariary qui provoquent des polémiques au niveau des fonctionnaires. Selon ses explications, il n’était pas question de distribuer de l’argent à tous les employés de l’Etat. Comme chaque année, l’Etat voulait offrir des paniers garnis et non une somme d’argent. Ce « solom-bodiakoho » était destiné uniquement aux fonctionnaires des ministères au niveau central. A entendre le Chef de l’Etat, certains ministres n’ont pas compris la consigne du Conseil des ministres. Il n’écarte pas non plus l’existence de corruptions dans cette affaire. Andry Rajoelina trouve déplorable de voir des polémiques autour de cette histoire, pourtant il a offert un cadeau plus important aux fonctionnaires en accordant une augmentation de salaire de 13%.
Autosuffisance alimentaire. Pour ce qui est de l’affaire de l’octroi d’une surface cultivable de 60 000Ha au groupe « Elite Agro LLC » dans le Bas Mangoky, le président de la République d’expliquer que cette coopération vise à attendre l’autosuffisance alimentaire. Pour y parvenir, l’Etat a décidé de signer un contrat avec cette entreprise connue comme étant le leader dans les Emirats Arabes Unis dans le domaine des exploitations agricoles intégrées à grande échelle. Contrairement à l’affaire Daewoo en 2008, ce contrat ne prévoit pas de vendre nos terres aux étrangers. Par ailleurs, « Elite Agro LLC » sera interdit d’exporter ses productions. Les résultats de cet investissement auront des répercussions sur le social de la population avant la fin de cette année car ce projet va provoquer la réduction des prix puisqu’il n’y aura ni taxe ni transport, a déclaré Andry Rajoelina.
Davis R