Le vent du changement semble enfin souffler pour Madagascar. Pour ceux qui ont le privilège d’être véhiculé ou ceux qui sont au chaud dans les transports en commun par ces temps de pluie, il vous suffit de regarder par la vitre nos compatriotes marcher sur les trottoirs. Il y a encore quelques années, la majorité des passants étaient pieds-nus. Aujourd’hui, et cela peut paraître anodin, mais rares sont ceux qui n’ont pas de sandales, de sneakers, ou autres souliers plus ou moins « tendance ». Bien que le pouvoir d’achat ne soit pas encore très élevé, il semble évident que les Malgaches, des villes en tout cas, ont un niveau de vie un peu plus décent aujourd’hui. En témoigne également le nombre de deux-roues, motorisés ou non, qui circulent sur nos routes, à l’image des pays émergents, les dragons d’Asie du Sud-Est.
« Le changement, c’est maintenant ! »
L’ouverture dans la capitale du premier restaurant d’une chaîne américaine de fast-food a créé la polémique. Le « consommer Malagasy » étant un tout autre débat, il faut voir dans l’arrivée de cette chaîne de restauration rapide la transformation de la société malgache. Si au début des années 2000 ou 2010, il semblait encore impensable que les Malgaches puissent s’offrir un menu à 10 dollars (soit environ 36 000 MGA ou 180 000 FMG), aujourd’hui le constat est différent et il est significatif. La classe moyenne malgache fait bel et bien son apparition. Les niveaux de revenus, de 200 000 ariary (50 dollars) à quelques millions pour les cadres (jusqu’à 1 000 dollars et plus), permettent à cette nouvelle classe moyenne de ne plus consommer au jour le jour. La classe moyenne a un certain confort de vie. Elle dépense son budget nourriture dans les enseignes de grande distribution, elle épargne et instruit ses enfants dans des établissements privés. Malgré les difficultés qui persistent, continuons nos efforts. Oui, « le changement, c’est maintenant ! »
Jeremy Rabesahala