Cette fois, la belle prise des douaniers, avant-hier, ne concerne pas le trafic de drogue ni d’espèces protégées, mais l’importation de produits portant atteinte à la santé publique. Car il s’agit bien de produits dangereux pour la santé, mais faisant l’objet d’un engouement particulier des consommateurs : des aphrodisiaques qui font fureur sur les réseaux sociaux, ou alors des produits amincissants sur lesquels beaucoup de femmes, rondes ou moins rondes, se précipitent sans poser de question quant à leur éventuelle nocivité.
Virilité maladive et minceur obsessionnelle
Plus de 900 kg de compléments alimentaires interdits saisis, dont la valeur est estimée à plus de 1,2 milliards d’ariary, c’est dire si ces produits ont du succès sur le marché local. Parmi eux, le produit aphrodisiaque dénommé « Essence de kangaroo », vendu essentiellement sur les réseaux sociaux, et vanté pour être « 100% naturel » ; « sans effets secondaires » et « très efficace » pour traiter l’impuissance ou le manque de virilité masculine ! Ce produit est particulièrement prisé à Madagascar. Et pourtant, après analyses, ces compléments alimentaires ont été déclarés « dangereux pour la santé » par l’Agence de contrôle de la sécurité et de la qualité des aliments (ACSQDA). Voilà qui devrait mettre un frein à l’enthousiasme des messieurs confrontés à une virilité en perte de vitesse. Loin d’être inoffensifs, ces produits bien que vantés pour leur « effet booster », menacent le cœur et d’autres organes vitaux. Mais on se garde bien de vous le dire quand vous adressez un « MP » à un marchand virtuel sur Facebook pour vous en procurer.
Quant aux dames, on leur propose des thés minceur et autres savons amincissants pour retrouver une silhouette de rêve ! Victimes du diktat de la minceur ou voulant perdre du poids pour être, justement – ironie du sort ! – en bonne santé. Elles se retrouvent avec quelques kilos en moins, peut-être, mais avec un corps vidé de toute vitamine et une fuite massive de minéraux ou d’autres substances essentielles pour la santé. Les cas d’hospitalisations, appris sur les mêmes réseaux sociaux où ces produits se vendent pourtant comme des petits pains, sont loin de se compter sur les doigts d’une main.
Tous ces produits ont été introduits à Madagascar et commercialisés en toute illégalité. Aucun certificat de consommabilité n’a été, pourtant requis pour ce genre de produits. Les consommateurs, eux, sont induits en erreur, ou alors, ne cherchent pas à savoir et se reposent sur le bouche à oreille pour se faire une opinion. Virilité retrouvée ? Peut-être. Minceur ? Certes. Mais si c’est pour risquer un arrêt cardiaque en plein ébats, ou un séjour forcé à l’hôpital, mieux vaut s’abstenir. Mais après tout, chacun est libre de ses choix. Encore faut-il que ce soit un choix éclairé. A bon entendeur…
Hanitra R.