Orfèvre en matière de communication, le président de la République a compris que la traditionnelle grand-messe du nouvel an est contre-productive.
Là où le tout-Tana aime à se pavaner, où l’on pense plus au paraître, aux agapes et aux discussions entre groupes de relations fusionnelles qu’à l’écoute du Grand prêtre, le maître des lieux, le « J’y étais » a été rangé aux oubliettes. Le coût de la cérémonie d’Iavoloha a été le prétexte idéal (génial!) pour l’annuler et pour le remplacer par plusieurs messes basses (petites rencontres savamment médiatisées) car plus intimes, plus conviviales et dont les contenus sont plus porteurs sur le plan politique. Ces petites « retrouvailles » ont permis d’éluder, d’élaguer les sujets brûlants du moment comme le financement (fonds souverains) des grands projets présidentiels sujets à caution , et les « petits tracas» qui fâchent comme les « paniers garnis ». Ainsi, le tour d’horizon a été bouclé non sans les habituels crocs-en- jambe faits aux irréductibles persifleurs, mais c’est normal et fréquent en politique.
Le déluge ! La semaine a été aussi l’occasion de nous rappeler notre part de responsabilité dans l’hécatombe des catastrophes naturelles comme les inondations. La déforestation ayant dégarni les amortisseurs des fortes chutes de pluie, que sont les feuilles des arbres , l’absence d’humus ayant imperméabiliser le sol devenu glissant, voilà nos moindres hauteurs qui ressemblent à des toboggans. Des trombes d’eau ont sévi sur tout le territoire du pays, nous faisant imaginer le déluge biblique. Dans cet optique, certains internautes n’ont pas manqué d’incriminer le pouvoir et de le désigner cyniquement comme source de cette malédiction divine qui s’abat sur la population entière. Mais laissons ces « illuminations » qui n’engagent que leurs auteurs.
Au-delà de nos rives, les nouvelles sont toutes aussi garnies que variées. D’abord, Donald Trump est en passe de recevoir le prix Nobel de la Paix, tout simplement parce qu’il a heureusement provoqué la fin néonatale de deux guerres, celle militaire annoncée entre les USA et l’Iran et celle économique ,toute aussi dévastatrice, entre son pays et la Chine. Heureusement , les dégâts et les victimes à déplorer sont moindres par rapport aux attendus. Le « Nul ne peut se prévaloir de ses propres turpitudes » n’est pas pour une fois de mise.
Puis, le Général de Gaulle préconisait « Une certaine idée de la France » signifiant ainsi la singularité de la position de son pays en matière de Défense et de Système social, cette vision a si perduré, que beaucoup versent actuellement dans une particularité bien française, celle d’être une scène de Grève permanente. Elle semble y être devenue la règle et la paix sociale, l’exception au vu de l’étranger. Il est vrai que le régime de retraite y est un nœud gordien (difficile à résoudre) avec ces problèmes de statuts particuliers de certaines professions. L’alternative est perçue avec le temps comme « To be or not to be a worker » car ailleurs, avoir du travail est encore pour beaucoup de sans emploi un privilège.
Enfin, il faut toujours qu’il y ait de temps en temps une nouvelle génération spontanée de virus qui surviennent et menacent l’humanité. Leurs origines toutes désignées à tort ou à travers est toujours l’Afrique noire (Sida,Ebola…). Cette fois-ci , c’est de péril jaune qu’il s’agit, non pas celui nommé ainsi par certains géopoliticiens mais d’un certain « coronavirus », et à ce jour il a contaminé 830 personnes et a fait 26 décès, dit-on . « 25 provinces de Chine continentale dont Hong-Kong et Macao déclarent des cas. Cinq autres pays ont confirmé un ou plusieurs cas importés : Thaïlande, Japon, République de Corée, Etats-Unis, Taïwan. C’est sur un marché de la ville de Wuhan (Province de Hubei) que le virus serait né. Parmi les premières victimes, des vendeurs de ce marché local spécialisé dans la vente en gros de poissons et de fruits de mer », rapportent encore les organes de presse du pays. Dans sa forme la plus précoce, « la maladie se manifeste par de la fièvre et une toux persistante. Elle est d’une forme légère mais durable, et risque en même temps de prendre une forme grave (insuffisance respiratoire, complications cardiaques…) chez des personnes âgées et des patients atteints d’autres maladies« , indique –t-on encore. La Chine est si présente aujourd’hui partout que sa propagation est prise au sérieux.
Notre insularité ne peut plus nous protéger aujourd’hui. Notre problème pour l’instant, ce 25 janvier 2020, est encore de nous dire qu’il est loin cette fin du mois, encore ces six nuits « blanches » (mandry fotsy) à endurer, conséquences de nos libations (offrandes) à nos dieux existentiels qui sont Saint Sylvestre et Saint Nicolas.
Mickey Ranarivao