Le retour à la vérité des prix de carburant a toujours été assimilé à une hausse des coûts pénalisant le pouvoir d’achat. Or, l’inverse pourrait se produire car les mesures de ce genre sont prises pour une amélioration au profit de la population consommatrice.
La hausse des prix à la pompe de carburant attendue ce mois de juillet ne sera pas appliquée avant samedi prochain, date de retour du président de la République à Madagascar. Cependant, cette révision des prix est inévitable dans la situation actuelle. Le ministre des Ressources Stratégiques, Joeli Lalaharisaina a confirmé que les variations modérées pour une convergence à la vérité des prix devront être lancées à partir de ce mois. Il s’agit de variations qui ne pèseront pas lourd sur les dépenses de la population, d’après les explications. En effet, le retour à la vérité des prix n’est pas à sens unique. Outre le fait que la hausse sera appliquée de manière progressive, des mesures accompagneront le processus, pour maintenir ou même améliorer le pouvoir d’achat des consommateurs, par rapport au niveau des prix.
Allocation optimale. Si les prix à la pompe de carburants ont été maintenus depuis plus de cinq ans, et en temps de crise, c’est grâce à l’intervention de l’Etat. Durant la Transition, l’Etat a payé la différence entre les prix appliqués et les prix véritables. Il s’agit d’une intervention qui a coûté cher et qui se poursuivra si l’on ne revient pas à la vérité des prix. Et même si cet argent est disponible, subventionner les compagnies pétrolières pour que ces dernières ne touchent pas au prix à la pompe est-il le meilleur moyen de soutenir les consommateurs ? En effet, grâce à ces interventions, les prix ont été maintenus. Mais les consommateurs n’étaient guère avantagés pour autant. Il faut croire que si les routes dans la Grande Ile n’ont pas été entretenues, c’est à cause d’un manque de moyens. Ceci n’étant qu’un simple exemple, les ressources colossales allouées dans le maintien des prix à la pompe de carburant auraient pu être utilisées ailleurs, pour soutenir directement la population consommatrice, véritable protégée de l’Etat.
Symbolique. La différence entre les prix appliqués actuellement et la vérité des prix est aujourd’hui aux alentours de 400 Ariary par litre. Dans le pire des cas, l’Etat pourrait appliquer cette hausse du jour au lendemain, pour atteindre directement la vérité des prix. Mais il faudrait s’attendre à un choc chez les consommateurs. D’après le ministre d’Etat, Joeli Lalaharisaina, le retour à la vérité de prix se fera petit à petit. Le processus est prévu se dérouler en une année. Le ministère des Ressources Stratégiques ne s’est pas encore prononcé sur la manière d’appliquer la hausse sur les 12 mois d’ajustement, mais si l’on suppose que la hausse sera appliquée tous les mois, elle sera à moins de 34 Ariary par litre, à chaque révision, jusqu’en juin 2015. Certes, la population ne remarquerait même pas ces révisions, car pour les transporteurs comme les Taxis-be qui consomment entre 25 à 30 litres de gasoil par jour, les dépenses supplémentaires ne seraient qu’entre 850 à 1 020 Ariary par jour. Une hausse des coûts qui peut être considérée comme insignifiante, si l’on se réfère à leurs recettes journalières. La hausse des frais de transport n’est donc pas à craindre, si les opérateurs seront de bonne foi.
Antsa R.