- Publicité SW45 -
jeudi, janvier 16, 2025
AccueilCultureLangue : La musique en vecteur naturel du parler maternel

Langue : La musique en vecteur naturel du parler maternel

La langue malgache reste une des langues les plus mystérieuses au monde, ce qui fait tout son charme et sa diversité. La langue maternelle sera célébrée dans quelques semaines.

Le mois de février se profile déjà à l’horizon, un mois qui abrite la Journée mondiale de la langue maternelle (21 février). À l’instar des journées plus basées sur les soucis occidentaux, Madagascar est pleinement partie prenante de cette occasion, bien que la politique linguistique reste encore un rêve éveillé pour les linguistes et les académiciens. La musique est là pour rappeler l’existence quotidienne de cette langue. Pour Mashmanjaka, chanteur de musique urbaine, son rapport avec la langue maternelle en tant qu’artiste est complexe. 

La langue malgache, pour passer des messages, « est largement suffisante, mais je tiens à éclairer sur le fait que la langue malgache ne soit pas la seule langue officielle. Parce que cela constitue un frein à la création. Beaucoup de Malgaches pensent encore que si ce n’est pas dans la langue officielle, ce n’est pas du malgache », fait-il savoir. Quand bien même, les recherches en linguistique à Madagascar confirment qu’il n’existe qu’une seule langue sur tout le territoire. Et que les nuances ne sont que des parlers régionaux appartenant à un tout. 

Vahombey Rabearison, connu pour son penchant pour la langue malgache dans ses titres figure parmi les pionniers du metal national en langue malgache. Son tube « Voankazo mantakisoka » mêlant les différents parlers régionaux, sorti dans les années 80, en est une illustration. « Il est facile de créer des chansons en malgache, parce que les mots traduisent un imaginaire… L’avantage du malgache est la présence de sonorités, d’inflexions, d’intonations… Elles se différencient ensuite selon les régions, à chacune les siennes. De même que le rythme, selon sa situation géographique », émet ce rocker dans l’âme.

Anti-cliché. Apparemment, les artistes malgaches chérissent leur langue maternelle. Une langue qui revêt quelques clichés. Comme le fait que le parler des terres centrales, du groupe ethnique « Merina » par exemple, serait plus africain que celui des régions côtières. Comme le fait que le groupe ethnique « Vezo » parlerait la langue qui se rapprocherait plus de l’ancien malgache venant d’Austronésie. Des recherches scientifiques vont, pour la plupart, dans ce sens. Voilà pourquoi le peuple malgache constitue un des plus grands mystères de l’humanité.

Une politique linguistique tarde encore à la transformer en véritable outil pour le développement. « Nous avons déjà finalisé et déposé chez les autorités compétentes notre proposition de politique linguistique, mais on attend », n’avait de cesse de répéter, avant son décès, Henri Rahaingoson, académicien et grand homme de lettres. Dans un pays comme Madagascar, ayant pour héritage une langue d’occupation (le français), les enjeux stratégiques seraient sans doute encore vivaces. Selon les spécialistes du sujet, le pays doit savoir gérer ses langues à son avantage. Quoi qu’il en soit, l’Etat est attendu sur ce point. Puisqu’une politique linguistique bien élaborée et mise en route est la garantie de l’identité nationale et de la souveraineté. 

Maminirina Rado 

- Publicité -
- Publicité -
Suivez nous
401,973FansJ'aime
9,563SuiveursSuivre
1,463AbonnésS'abonner
Articles qui pourraient vous intéresser

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici