Denis Rion présente ses œuvres à Antsiranana depuis le 24 janvier dernier. Cette exposition durera un mois et se terminera le 29 février prochain, à l’Alliance française d’Antsiranana.
Les amateurs de photographie malgache le connaissent. Il est réputé pour ses photos hors du commun. « Ses clichés sont spectaculaires », affirmait Rémi lors de son exposition à Morondava, l’année dernière. Il débarque maintenant à Antsiranana, et emmène avec lui une vingtaine de photos prises à Morondava.
A travers les clichés de cet homme de 59 ans, on peut voir des scènes de la vie quotidienne, les métiers des femmes, les métiers de la mer. En fait, Les Diégolais connaissent bien ce monsieur. Il était présent à presque tous les festivals organisés dans la ville. « Je viens régulièrement à Madagascar depuis six ans maintenant, et particulièrement à Diégo pour différents projets de photos et de danse contemporaine », affirme-t-il.
Selon l’organisateur, « la composition particulière de la lumière de sa scène, et celle que dégage les artistes, contribue à former l’identité de cette photographie. La lumière est partout. Denis Rion, loin des scènes et des spectacles, photographie aussi les gens dans leurs métiers, dans leur quotidien. Tel est l’objet de cette exposition mais aussi celui des autres à venir […]. Denis Rion fait partie de ces photographes qui trouvent leur créativité dans ce qu’expriment leurs sujets ».
Éclairagiste au théâtre et pour la danse pendant vingt ans, la création des lumières de spectacles l’a tout naturellement amené à la photo. « Mes rencontres avec des artistes, metteurs en scène, chorégraphes de différents pays ont été déterminantes dans mon désir de capter, de transmettre », nous confie t-il.
Après cette exposition, Denis Rion a un autre projet en cours dans la capitale de l’ Antakarana, en avril avec l’Alliance française, dont il sera l’organisateur. Ce sera la deuxième édition d’une résidence d’artistes liés à l’image, photographes, plasticiens, dessinateurs et vidéastes.
“Photographe africanisant”. Une foison de cultures, de modes de vie, de systèmes de pensée, de rythmes, aller rencontrer « l’autre » dans son art et dans sa vie l’a toujours intéressé. « Tenter de ramener quelques essences d’ailleurs pour dire nos différences, mais également que le monde est un. J’ai mené depuis plusieurs années un travail de mémoire sur la création chorégraphique contemporaine, au travers de l’image photographique ». Ce travail s’est fait dans divers continents, et a été l’objet de plusieurs expositions au Mali, à Madagascar, en Guyane, au Brésil, en Afrique du Sud et en France bien évidemment, dans divers festivals de danse contemporaine et autres. Le photo-reportage est un nouveau volet de son activité photographique. « Ces derniers temps, mes pas se sont attachés à l’Afrique en général, et à Madagascar en particulier. Madagascar est un pays qui ne cesse de me fasciner et de me bouleverser à chacune de mes visites. Malgré des difficultés économiques importantes, je trouve chez les Malgaches une grande dignité, une force de vie, une patience qui forcent le respect. La lumière dans leurs yeux et particulièrement dans ceux des enfants est unique ». Rion fréquente également la Grande île depuis cinq ans pour y mener diverses activités : photo-reportage des festivals I’Trôtra, danse contemporaine, et Zegny’Zo, théâtre de rue, organisation de résidences d’artistes (photos, vidéos, arts plastiques), création d’un fonds photographique sont ses principales missions. Ses travaux se font en collaboration avec l’Institut français et les Alliances françaises de la Grande Île.
Africanisant et militant culturel, Daniel Rion sillonne le continent noir. Il a collaboré étroitement avec bon nombre d’organisations et de centres culturels. Il a aussi réalisé des reportages sur des festivités. Le Mali, le Togo, la Guinée et Madagascar sont les pays qu’il visite le plus souvent.
Iss Heridiny