
Le jeune kick boxeur Fazaraly Razanajatovo, alias Superbadboy, est dans nos murs depuis une semaine. Le quintuple champion de Madagascar nous fait un bref résumé de son parcours et de ses expériences depuis qu’il s’est envolé pour la Chine en 2017. Agé de 24 ans, Fazaraly a encore un bel avenir devant lui. Interview.
Midi : Comment avez-vous trouvé le Tiger Fight, votre club en Chine ?
Fazaraly Razanajatovo: « Mon ami, Johnson Rakotoarivelo, m’a proposé ce projet en 2017. Il était déjà un combattant du Tiger Fight. Au départ, il était en Chine pour terminer ses études et non pour devenir combattant professionnel. Alors il m’a cédé sa place. J’ai quitté Madagascar le 26 décembre 2017. De plus, je peux dire que j’ai plus d’expériences et que je maîtrise bien la langue anglaise ».
Midi: Quel est le bilan de vos deux dernières années ?
F.R : « Mon premier combat a été celui du 27 décembre 2017, le lendemain de mon arrivée en Chine. Au total, j’ai participé à seize combats professionnels, dont onze victoires et cinq défaites. En ce qui concerne les grands rendez-vous mondiaux, j’ai remporté successivement trois fois le titre de WuLinFeng (WLF), tandis que j’ai été sacré deux fois champion au Kunlun Fight en K1. Toutes des victoires par K.O. En Muay Thaï, j’ai été sacré vice-champion de l’IPCC Muay Thaï World Champion chez les moins de 68kg. J’ai remporté mon premier combat Mas Fight le 3 novembre dernier, tandis que le deuxième s’est terminé sur un match nul. »
Midi : Quel a été le moment le plus remarquable de votre carrière ?
F.R : « Mon combat à Hong-Kong, lors de l’IPCC Muay Thaï World Champion, le 16 août 2019. Je n’ai pas choisi mon adversaire alors que je suis tombé chez les moins de 68kg. J’ai toujours eu confiance en moi, mais cela restait un grand défi. J’ai tout de même réussi à arracher le titre de vice-champion. »
Midi: Pourriez-vous faire un résumé de votre entraînement quotidien ?
F.R : « Je me prépare toujours un mois avant le combat. Je me réveille tôt chaque matin pour faire mon footing d’une distance d’au moins 15 km. Après, j’entre en salle pour la préparation physique. Dans l’après-midi, l’entraînement commence à 15h pour la technique, selon le combat à faire. En fait, j’ai trois coachs différents, celui en K1, l’autre en Muay Thaï, et le dernier en boxe. »
Midi : Le défi à relever pour la saison 2020 ?
F.R : « Les 16 combats que j’ai faits se sont déroulés autour de la Chine, de la Thaïlande, de Hong-Kong, jusqu’au Cambodge. Mon défi pour cette année est de participer à un combat en dehors de l’Asie et de remporter le titre de champion du monde. »
Midi: Avec l’épidémie Coronavirus qui sévit, quand avez-vous prévu de retourner en Chine ?
F.R : « D’abord, je vous assure que je ne suis pas infecté par le Coronavirus. A cause de cette épidémie, l’ouverture de la saison 2020 a été reportée. La date exacte n’a pas encore été fixée. Je peux donc profiter de mes vacances à Madagascar. »
Midi : Votre message aux dirigeants sportifs et aux jeunes combattants malgaches ?
F.R : « On a beaucoup de jeunes talents ici. Ils sont capables de défier n’importe quel combattant dans les autres pays. Vous pourriez avoir le même parcours que moi, voire aller encore plus loin. Foncez droit vers vos objectifs. En ce qui concerne les dirigeants, il faut donner la chance aux jeunes afin ceux-ci deviennent professionnels. Il faut les encourager et leur enseigner les langues étrangères, trouver un moyen pour faciliter leur transfert dans un autre pays. »
Midi : Votre programme durant votre séjour à Madagascar ?
F.R : « Je vais rester ici plusieurs jours s’il n’y a pas de changement. Pendant ce temps, je dirigerai un stage, les 6 et 7 février, au Dojo GISL Mahamasina. J’invite les jeunes passionnés de sport de combat à venir. Par la même occasion, je vais tenter de détecter les meilleurs combattants qui pourraient éventuellement renforcer notre équipe au sein du club Tiger Fight, en Chine. »
Recueillis par Manjato Razafy