La délégation du FMI conduite par son Directeur général Adjoint Min Zhu est de passage. Voici son constat relaté par RFI. « La monnaie nationale est stable. La gouverneur de la Banque centrale nous l’a dit très clairement, et nous sommes d’accord avec elle : elle va laisser le marché déterminer le taux de change. Je crois que c’est très important. Et notre ligne de crédit va aider à augmenter le volume des réserves et aussi à financer la balance des paiements. Cela s’appelle la facilité de crédit rapide : c’est de l’argent qui doit seulement aider à stabiliser l’économie et les finances, et préparer les questions de long terme. Donc, durant les mois à venir, nous allons apporter une assistance technique pour les statistiques, c’est important, car les statistiques aujourd’hui datent de 1993. Nous apporterons une assistance technique pour une évaluation des finances. Et quand nous aurons fait tout cela, on en saura plus sur l’économie, et ensuite nous reviendrons pour négocier un programme de prêt standard à long terme pour Madagascar, ce sera au mois d’octobre».
Premières mesures
Chose promise, chose due ! Devant la profonde crise économique et sociale, le FMI ne pouvait pas faire autrement que de montrer sa bonne volonté en débloquant une facilité de crédit rapide d’un montant de 47,1 millions de dollars en faveur de Madagascar. L’institution l’a déjà promise au président de la République Hery Rajaonarimampianina lors de son passage au siège du FMI en mars dernier. Cette enveloppe financière qui n’est pas accompagnée de conditionnalités permettra au pays d’engager des discussions avec d’autres partenaires, afin d’obtenir «une assistance supplémentaire» disait à cette époque Min Zhu. Pour l’institution financière, la reprise des relations avec le Fonds marque la fin d’une difficile période de troubles économiques pendant laquelle l’activité a ralenti, l’investissement a stagné et les indicateurs de gouvernance se sont dégradés. Aujourd’hui sur place, le FMI qui a jeté son regard sur la situation, estime que ce financement d’urgence servira à mettre en œuvre un ensemble de politiques et de mesures économiques et structurelles pour rétablir la stabilité macroéconomique et renforcer les capacités du gouvernement malgache. La Gouverneur par intérim de la Banque Centrale Vonimanitra Razafimbelo accepte de suivre les premières recommandations. Elle explique, en effet, que le FMI n’impose plus de conditions mais « tout dépend de notre programme ». Elle réitère que dorénavant l’institution qu’elle dirige n’intervient plus dans le marché interbancaire de devises (MID). C’est la loi du marché qui l’animera. Ces premières mesures sont censées apporter du changement positif. C’est sans doute dans cette perspective que Min Zhu, le DG adjoint, moins optimiste que le Premier ministre qui a avancé un taux de croissance 7% devant les députés, estime que le taux de croissance pour 2014 devrait atteindre les 3% et prendre de l’ampleur en 2015.
Zo Rakotoseheno