C’est une nouvelle page qui s’ouvre pour l’Union africaine cette année. Ce 33e sommet devrait voir l’affirmation d’un rôle plus important de l’organisation sur le plan international. Le continent africain est décidé à prendre en main la résolution des conflits qui le déchirent et les pays qui le composent ne veulent plus rester des spectateurs passifs des drames qui L’endeuillent. Ce sont surtout les questions sécuritaires qui vont dominer les débats de la réunion des chefs d’Etat. Tous les commentateurs résument l’état d’esprit qui y règnent par cette phrase : « L’Union africaine veut faire taire les armes. »
Un sommet axé sur la nécessité d’une solidarité plus grande
Les reproches adressés par l’Union africaine à la communauté internationale et par ricochet à l’ONU sont nombreux. Le conflit dans lequel s’enlise la Libye est le résultat de l’intervention de certaines puissances occidentales qui n’ont ignoré les propositions de dialogues avec le colonel Khadafi au début de la crise. Aujourd’hui, l’Union africaine est décidée à proposer ses solutions et relancer les mécanisme de médiation qui lui sont propres. Le cessez-le-feu qui avait été conclu entre les belligérants à Vienne n’a tenu que quelques jours car les parties en conflit ont été encouragées à reprendre les armes par leurs alliés respectifs. Et cette spirale meurtrière doit prendre fin. Le Conseil de paix et de sécurité appelle à la constitution d’un forum de réconciliation inter libyen. L’autre problème grave auquel est confrontée l’Afrique est celui du terrorisme. Le président burkinabè Roch Christian Kaboré, représentant les pays du G5 Sahel, durement touché par ce fléau, a insisté sur la nécessité de l’éradiquer et de mobiliser les ressources nécessaires pour ce faire. Il a insisté sur le fait que c’est l’Union africaine qui devait prendre ses responsabilités. « Il ne suffit pas de nous offrir un soutien politique, il faut aussi qu’on nous donne un soutien militaire et financier », a-t-il martelé. C’est une Afrique plus mûre et plus solidaire qui est donc en train de se mettre en place aujourd’hui.
Patrice RABE