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mardi, mai 13, 2025
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La voiture reine…

Aller d’Analakely à Ankorondrano , soit deux kilomètres environ et mettre deux heures est une banalité pour les usagers de ce parcours. La galère quotidienne n’en finit pas et tout le monde va de sa chansonnette quotidienne « Incroyable ! On a fait du surplace pendant plus d’une heure ». Une anecdote surréaliste illustre bien cette aberration. Un passager régulier de Taxi-Be habitant Sabotsy Nahamena raconte que bloqué à Analamahitsy, il a le temps de faire ses courses et même de prendre un verre pendant l’embouteillage et reprendre sa place, après …  et personne n’en doute puisque c’est le lot de tout habitant, du moins de la Capitale. Stoïquement, nous subissons et nous ressassons les mêmes raisons possibles et imaginables : « le tracé et la taille des voies datent d’un autre temps, Ils ont été conçus à l’époque où Antananarivo comptait 250 000 âmes alors que le nombre d’habitants et de véhicules ont décuplé depuis ». Et nous nous ingénions à rêver de rocades, de ceintures, de métros… vus dans les autres mégalopoles du monde pour finalement mettre le compte sur le manque de vision de nos dirigeants de résoudre cet engorgement. Résultat, on se réveille aux aurores pour vaquer à ses occupations et les finir plutôt que prévu pour rentrer et chacun y va de son « zébu futé », cette astuce qui consiste à penser qu’on est plus malin que tout le monde pour déjouer des tares des embouteillages. Les plus illuminés se disent avoir même leur propre GPS ou son équivalent indigène le « IIF « Izaho Ihany no Favy », mais à la longue on se converge tous et tout est à repenser. Alors que faire devant ce gâchis en temps pensé en productivité, en humeur version stress et d’argent traduit en essence ? Bizarrement, notre art de singer les autres se limite à leurs faiblesses mais pas à leurs forces et nous aveugle les principes du « Bon sens » qui consiste simplement à répondre au « Vrai Pourquoi et réfléchir au vrai Comment » Ailleurs, ils  ont ou tentent de résoudre par l’absurde et se disent : « Il y a trop de voitures ! Réduisons les voitures et même carrément supprimons leurs voies d’accès » mais à la base le plus évident mais pas le plus facile à adopter et d’en finir avec cette sourde adoration de la déesse Voiture. « Touche pas à ma voiture » est devenue la devise où la personnalité se confond et se limite à sa « Bagnole ». « J’ai un volant donc je suis » pour paraphraser Pascal. Pour peu que je possède quelques millions d’ariary « Je peux me permettre de me garer partout, je peux amener mes gosses et les déposer juste devant la salle de classe ; je peux laver ou faire laver ma caisse même sur la voie publique ; je peux avec mon klaxon dégager les piétons qui encombrent ma voie, ma vie ; je peux héler le vendeur de crédit de téléphone d’où je suis sans avoir à m’inquiéter de l’autobus avec ses dizaines de passagers derrière moi ; je suis seul ou en couple dans ma bagnole et j’ajoute à la longue file de voitures, mais je m’en balance, j’ai besoin de cet espace vital ; et comme citoyen je peux interpeller les autorités qui veulent entraver à ma liberté de circuler et de stationner partout à ma guise… »

Enfin, en somme, ces hommes et femmes qui prônent pour des espaces piétons et le désengorgement des centres-villes, l’usage des transports en commun, le covoiturage sont des arriérés pour nous. Les piétons, les cyclistes et cyclomoteurs ne sont pour nous que des ploucs, c’est- à-dire des pauvres gens. 

M.Ranarivao

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