
Finalement, la CNaPS a fait un mauvais placement dans cet accord conclu avec Air Austral où la Caisse Nationale est, en train de perdre pas moins de quatre millions de dollars.
La fin de l’aventure malgache d’Air Austral approche. Le partenariat stratégique entre les deux compagnies n’a pas fait long feu. Normal puisque, cet accord parsemé d’échecs est même considéré par nombre d’observateurs comme un partenariat tragique.
Échec attendu
Tragique surtout pour la compagnie aérienne nationale qui accuse sur son dernier exercice, une perte de 102 milliards d’ariary, et continue d’accumuler les dettes estimées actuellement à 37 millions de dollars. A qui la faute ? Les débats sont ouverts, mais ce que l’on sait c’est que le gros de la gestion de la compagnie revient actuellement à la compagnie réunionnaise dont les cadres règnent en maître au niveau de l’instance dirigeante d’Air Madagascar. Les directeurs généraux adjoints nommés par Air Austral font la pluie et le beau temps. Une gestion catastrophique en somme et qui ne laisse planer aucun doute sur cet échec attendu du partenariat stratégique qui a aussi son lot de scandales . Pour ne citer que cette participation controversée de la CNaPS dans le capital d’Air Austral. Avec sa faible capacité financière, la compagnie réunionnaise n’était pas en effet en mesure d’apporter immédiatement sa part pour le rachat des 49% du capital d’Air Madagascar. D’où le recours à un accord avec la CNaPS qui y a apporté dix millions de dollars à titre de participation. Certains parlent même de quinze millions de dollars placés par la CNaPS au sein des deux compagnies partenaires.
Recapitalisation
Un mauvais placement au final puisque, le « messie » Air Austral n’est en fait qu’une compagnie en difficulté ayant par exemple enregistré une perte cumulée de 50 millions d’euros. Une situation catastrophique qui a obligé la compagnie à une recapitalisation. Et c’est là que le bât blesse notamment pour la CNaPS car, avec cette recapitalisation qu’elle ne pourra forcément pas suivre, la caisse nationale de retraite verra forcément son placement dilué. L’on apprend d’ailleurs sur ce point qu’au lieu de représenter 11,7% du capital d’Air Madagascar les dix millions de dollars placés par la CNaPS ne représentent plus que 6,7%. En somme, la CNaPS y perd pas moins de quatre millions de dollars. Alors que si elle avait placé cet argent en bon du trésor pour un taux d’intérêt de 3,5%, elle aurait pu gagner 350.000 dollars. En tout cas, cette affaire de mauvais placement de la CNaPS sera tirée au clair, tôt ou tard car on parle notamment d’un forcing de la Direction générale de la Caisse qui n’aurait même pas eu l’aval du Conseil d’Administration dans cette opération.
Bon gestionnaire
Echec sur toute la ligne, en somme pour ce partenariat stratégique conclu durant le précédent régime. Du coup, les nouveaux dirigeants du pays envisagent une autre option qui signifie départ imminent de la compagnie réunionnaise. Les négociations pour ce départ arrangé sont actuellement en cours. Si certains parlent d’un possible recours à Ethiopian Airlines qui était parmi les concurrents à ce partenariat stratégique, d’autres envisagent une solution malgacho-malgache. Dans tous les cas, la meilleure solution pour la compagnie aérienne nationale Air Madagascar c’est de disposer à sa tête, d’un bon gestionnaire, capable de lui faire retrouver une profitabilité. Mais d’ici là, le chemin à parcourir sera encore long pour parvenir à un redécollage tant attendu par l’industrie aérienne malgache qui d’ici peu, entrera dans une nouvelle ère avec l’inauguration imminente du nouveau terminal international ultra-moderne.
R.Edmond.