
« Tahisy », la « Cosette » malgache
Depuis les Barea de Madagascar, aucune affaire n’a autant bouleversé les réseaux sociaux malgaches . Nous voulons parler de celle de la défunte « Tahisy ». Une mère qui aurait, selon les premières explications, perdu son enfant en accouchant. Une mère qui aurait souffert de mille tourments. Plus tard, les versions ont connu des ramifications telles qu’on devrait aboutir à celle qui est vraie. Actuellement, des milliers de « facebookeurs », dont certains se vantent de faire partie d’ un 7è ou 8è pouvoir, restent sur leur faim . Quoi qu’il en soit, cette affaire mérite justice et vérité. A en croire, les forces de l’ordre et une association reconnue, cela ne saurait tarder. Des enquêtes sont ouvertes.
Quand on parle de drame à la « Cosette » des temps modernes, on peut dire que l’affolement de facebook n’a jamais atteint un tel paroxysme jusqu’à maintenant. Il y a au moins cinq commentaires sur le fameux « post » toutes les secondes. En moins de quatre heures, il y a eu plus de 4 500 réactions, plus de deux cent partages», mais la plupart de celles-ci sont des menaces, des injures, des propos ironiques … incriminant le « mari » de la jeune défunte. A voir le profil numérique de ce dernier, il n’a pas aussi apparemment arrangé son cas. Générant une colère collective donc, faite de récupération d’informations « privées » rendues publique par son propriétaire.
Le mari, un gamin de 17 ans, s’affichant avec des billets de banques, un scooter, des bières… Bref, la belle jeunesse normale. Une jeune femme, issue d’une famille modeste… Les deux se seraient aimés. Et au final, une fin tragique. C’est à se demander si cette affaire ne montre pas que notre société, avec sa morale, sa pensée et sa vision du monde… n’est pas en train de s’essouffler. Auprès du peuple numérique, et ce qui se déroule actuellement est la cause d’une grande frustration collective. D’un point de vue macroscopique, la soif de vérité et de justice est sans doute un besoin naturel. Comme une évidence, elle est inscrite dans les gènes de l’humanité, quand bien même elle est numérique.
Maminirina Rado