Selon la Constitution en vigueur, en son article 143, elles font partie des collectivités territoriales décentralisées au même titre que les régions et les communes. Il s’agit des provinces. Mais ces dernières ont été mises en veilleuse depuis un certains temps. Son démantèlement semble se passer en douceur avant un référendum constitutionnel qui peut mettre fin définitivement à leur existence.
Les provinces ont été décapitées et n’ont plus personne pour les diriger aujourd’hui. Ceux qui les dirigeaient ont été tous limogés lors du Conseil des ministres du 19 février dernier. Il s’agit des six directeurs provinciaux de l’Intérieur et de la Décentralisation, notamment ce d’Antananarivo, de Mahajanga, de Toliara, de Fianarantsoa, d’Antsiranana et de Toamasina. Cette direction provinciale, notons-le, a été mise en place, en 2009, pour assurer les attributions affectées aux provinces à défaut d’un président de province élu au suffrage universel suivant les dispositions constitutionnelles, nous a confié un ancien Secrétaire général du ministère de l’Intérieur et de la Décentralisation. Elle a géré les « affaires courantes », entre autres, la gestion du port et de la détention d’armes, les associations, les documents administratifs sur la circulation des véhicules.
La vacance du poste de directeur provincial de l’Intérieur et de la Décentralisation peut-elle perdurer jusqu’à quand ? Dans les coulisses, on laisse entendre que la nomination à la tête des provinces ne figure pas dans la priorité du gouvernement et que ces abrogations semblent annoncer la fin de cette collectivité. Et maintenant, à moins que le ministère de l’Intérieur et de la Décentralisation fasse un recrutement pour occuper les six postes vacants de directeur provincial, les provinces se trouvent sans tête.
Si les régions et les communes ont eu des promesses pour les rendre plus attractives, les provinces quant à elles se contentent de jouer le rôle de figurant dans le dispositif. Même si la Constitution prévoit qu’ « elles assurent la coordination et l’harmonisation des actions de développement d’intérêt provincial et veillent au développement équitable et harmonieux des collectivités territoriales décentralisées dans la province ». Mais, elles n’ont ni budget d’investissement, ni ressources humaines nécessaires, et se trouvent face à un champ d’action très limité par rapport aux régions et communes. D’ailleurs, le plan de développement du régime développe une stratégie autour des régions et des communes, mais non pas de la province. Cette volonté est confirmée par la mise en place des nouveaux gouverneurs de régions ainsi que la dotation de celles-ci d’une enveloppe financière de 1,4 milliard d’ariary. Au niveau des provinces, rien n’indique jusqu’à présent qu’elles bénéficient de l’attention du gouvernement qui va dans ce sens.
Rija R.