
Le manque de matériels est considérable auprès du centre hospitalier de référence du district de Tsihombe. Plusieurs opérations chirurgicales ne peuvent y être menées, et les patients sont obligés de parcourir des kilomètres pour rallier Ambovombe, le centre hospitalier de référence au niveau régional.
« Le centre hospitalier de référence de district (CHRD) de Tsihombe souffre actuellement d’un manque considérable de matériels. Les difficultés se présentent surtout lorsque des patients nécessitent des opérations chirurgicales d’urgence, mais lesquelles ne peuvent être effectuées chez nous. Ces patients doivent ainsi parcourir des kilomètres pour se rendre à Ambovombe, le centre hospitalier de référence dans la région Androy. Ce qui n’est pas évident pour les patients et leurs familles », a déploré le Dr Rossman Rasolondrainy, médecin chef du CHRD de Tsihombe pour faire état des difficultés quotidiennes auxquelles son équipe et lui font face. Ledit centre hospitalier peut toutefois compter sur « des kits de pinces pour les opérations césariennes (OC) et sur des kits spécifiques pour les grossesses extra-utérines (GEU), obtenus grâce au projet Tolisabo financé par le gouvernement Japonais et mis en œuvre via un partenariat entre le ministère de la Santé publique et l’UNFPA ». Comme l’a noté le médecin chef « notre bloc opératoire fonctionne depuis que les kits en question ont été offerts en 2019. Les effets positifs des efforts fournis par ce centre hospitalier sur la santé de la population locale sont considérables. L’accès à certains services et certains soins a été amélioré ». Par ailleurs, permettre un total accès aux soins et services de santé dans cette partie du pays serait encore une lutte de longue haleine. Et le cas du CHRD de Tsihombe serait la manifestation de la difficulté pour l’Etat de satisfaire les besoins les plus basiques dans les plus lointaines contrées, faute de matériels.
Galère. Si les opérations chirurgicales d’urgence peuvent être effectuées auprès du CHRD de Tsihombe, le centre ne dispose pas d’une salle spécialement prévue pour la maternité. « Avec une capacité d’accueil de quinze personnes au maximum, nous ne disposons que d’une salle pour la prise en charge des patients après leur opération chirurgicale. Une salle que les femmes et les hommes doivent partager car nous n’avons pas de salle dédiée spécifiquement à la maternité », regrette le chef du CHRD de Tsihombe. Outre ces problèmes, le CHRD de Tsihombe souffrirait également d’insuffisance de personnel. « Actuellement, nous sommes seulement dix à être à la charge de l’Etat. Environ dix bénévoles travaillent avec nous pour nous épauler parce que nos effectifs sont insuffisants », explique le Dr Rossman Rasolondrainy. Enfin, le premier souci propre à l’Androy qu’est l’approvisionnement en eau constituerait une autre difficulté à laquelle le CHRD fait face actuellement. « Pour des raisons que l’on ignore, le CHRD de Tsihombe n’est pas alimenté en eau et électricité 24h/24. L’eau est souvent coupée et c’est très dur lorsqu’il faut effectuer des opérations chirurgicales », dénonce le médecin-chef du CHRD de Tsihombe. Et lui de révéler que pour pouvoir réaliser une intervention chirurgicale, il faut que les membres de la famille du patient partent à des kilomètres du CHRD pour aller chercher de l’eau dans la rivière Manambovo.
José Belalahy