
Les autorités étatiques et les opérateurs de la vanille ont pris à temps les mesures nécessaires pour une meilleure campagne 2014. Du coup, une bonne perspective se présente pour l’avenir de la filière vanille de Madagascar.
Deux semaines après son démarrage, la campagne vanille 2014 s’avère prometteuse et l’on s’attend de nouveau à ce que la filière vanille retrouve sa place de prédilection dans l’économie du pays.
Prix équitable. Côté prix tout d’abord, les paysans ne se plaignent visiblement pas, puisque de 10 000 à 11 000 ariary au début, le kilo de la vanille verte s’achemine visiblement vers une hausse progressive au fur et à la mesure que la campagne avance. « On est actuellement à 14.000 ariary le kilo de la vanille verte » précise, sur ce point, un opérateur de la vanille. Ce qui constitue un prix équitable aussi bien pour les planteurs que pour les exportateurs. Pour les planteurs tout d’abord, même s’ils ne réalisent pas encore le grand bénéfice, les 14 000 ariary couvrent les dépenses de production et leur donnent même un peu de marge. Pour les exportateurs, ensuite ce prix aux planteurs leur permettrait de pratiquer un prix à l’exportation qui tournerait autour de 40 USD le kilo. Un prix jugé compétitif sur le marché international.
Bonne récolte. Côté qualité ensuite, les prévisions vont dans le bon sens, malgré quelques problèmes. En effet, l’on a assisté cette année à une floraison relativement précoce, et du coup, dans la plupart des cas, la vanille verte cueillie est très mûre, avec ce que cela suppose de qualité, en ce qui concerne le taux de vanilline. Mais les opérateurs ne manquent pas d’en appeler à la prudence pour préserver cette bonne qualité de la vanille malgache. « Il faut à tout prix éviter le séchage sous vide » signale un opérateur, en précisant que si la qualité baisse en raison de cette pratique, les importateurs pourraient se tourner vers la vanille de synthèse. En tout cas, les professionnels de la filière s’attendent à une bonne récolte cette année. Outre les efforts fournis par les professionnels de la filière, ce retour à la bonne qualité de la vanille malgache s’explique également par les mesures prises au niveau régional et national. Faut-il en effet rappeler que toutes les tentatives de commercialisation de vanille avant l’ouverture de la campagne ont été stoppées.
Saisies. Ainsi, 3,5 tonnes récoltées prématurément ont été saisies la semaine dernière dans le Nord. Dans la région Atsinanana où la campagne ne débute que le 10 juillet, des tonnes de vanille ont été également. A Mahanoro par exemple, 650 kilo de vanille ont été saisis provisoirement à l’entrée d’un hangar dans la Commune Plus de 350 kilo ont été par la suite acheminés vers le même endroit alors que la plate-forme régionale de concertation pour le pilotage de la filière vanille de la région Atsinanana est à pied d’œuvre pour les contrôles. Signalons qu’après triage des vanilles, plus de 50 kilos sont constatés immatures. Bref, la transaction de cette vanille dans la commune de Mahanoro a échappé le marché contrôlé et a enfreint la date d’ouverture de la campagne puis les dispositions sur la maturité précoce et des enregistrements administratifs. Une tonne de vanille qui fait l’objet de saisie d’office pour destruction.
En tout cas, cette reprise de la filière vanille sera bénéfique non seulement pour la population de la SAVA et de l’Atsinanana, mais également pour l’ensemble de l’économie. Faut-il en effet rappeler que la vanille fait vivre environ 80.000 familles à Madagascar et constituent un des plus grands pourvoyeurs en devises. Quoi qu’il en soit, avec une prévision de production de plus de 1500 tonnes de vanille préparée, exportable, cette année, Madagascar demeure encore et toujours le leader mondial dans le secteur. Mais les principaux pays concurrents pourraient également revenir sur le marché, surtout en ce moment où les prix affichent une certaine stabilité. L’Inde, l’Ouganda, l’Indonésie et la Papouasie Nouvelle Guinée pourraient revenir en force.
R.Edmond, Jean Claude Steve