
La fin d’un trimestre est l’occasion d’évaluer les forces des uns et les faiblesses des autres. Juillet – août est aussi la période pour élaguer les mauvaises branches pour que l’arbre puisse donner de bons fruits.
« Résultats peu satisfaisants ». Telle pourrait être l’observation inscrite sur le bulletin de notes du Premier ministre Kolo Roger et de son gouvernement, pour le premier trimestre avril – juillet 2014. En effet, force est de constater que la machine gouvernementale tarde à atteindre sa vitesse de croisière. Si c’était une équipe au Mondial, elle n’aurait pas franchi le cap du premier tour à cause du manque de performances et d’expériences dans la conduite des affaires de l’Etat de certains sinon de bon nombre de joueurs dont le maillot XL – proportionnel à leurs responsabilités – n’est pas à la mesure de leurs compétences qui sont à la limite voire en-dessous de la moyenne. L’organisation d’atelier gouvernemental – appelé à être périodique – est d’ailleurs un aveu de manque de capacités du « team » de Mahazoarivo qui pêche de surcroît par l’absence d’un jeu d’ensemble.
Contre-pied. C’est le « samy mandeha, samy mitady » pour reprendre la réflexion d’un ancien Premier ministre de la Deuxième République qui avait fait sien le célèbre tube de Jaojoby. La différence, c’est que le gouvernement actuel ne fait pas du « salegy », mais plutôt une valse à deux temps. Avec un pas en avant et un pas en arrière. C’est le cas notamment pour l’enveloppe de 47,5 millions de dollars du FMI qui « permettra de stabiliser l’Ariary » selon le PM alors que pour le numéro Deux de cette institution de Bretton Woods , il faut laisser le marché réguler le cours du « Franc Mofo Gasy » ou FMG. En répondant que « le retour de Marc Ravalomanana n’est pas une priorité », le capitaine de l’équipe gouvernementale prend le contre-pied de la déclaration du Chargé d’Affaires des Etats-Unis qui exigeait « le retour sans conditions des exilés politiques ». En somme (au propre comme au figuré), le gouvernement veut à la fois le beurre (de Tiko) et l’argent du beurre octroyé par le FMI.
Communales. Un remaniement semble être inévitable à moins que l’ancien enseignant devenu Président de la République et adepte de l’excellence, donne un « peut mieux faire » au gouvernement actuel qui a passé son temps à jouer les pompiers à Tsimbazaza. En tout cas, il n’est pas évident qu’il puisse se rattraper au second trimestre. Et en cas d’échec, Hery Rajaonarimampianina risque de connaître le syndrome François Hollande qui s’était abstenu de remanier le gouvernement avant les élections municipales. Le HVM pourrait connaître le même sort que le PS, à la grande différence que si le parti au pouvoir en France avait réussi à conserver Paris, son homologue malgache qui vise la mairie de Tana, n’est pas sûr de gagner son …pari.
R. O