Toute la classe politique s’intéresse attentivement à la gestion de la crise liée à lutte contre la propagation du coronavirus dans le pays. Les différends politiques sont laissés de côté et on veut prêter main forte au régime.
« Il s’agit d’une suggestion » a bien précisé Marc Ravalomanana, qui a proposé au régime de « consulter les personnalités importantes et les acteurs politiques dans le pays » afin de cogiter sur la lutte contre le coronavirus. A l’exemple de la réunion tenue, samedi dernier, par le président de la République avec les quatre chefs d’église regroupés au sein du conseil œcuménique des églises chrétiennes ; l’ancien président, lui, veut que la même démarche soit faite avec les classes politiques de tous bords. Dans d’autres pays, selon Marc Ravalomanana, le régime en place consulte les partis de l’opposition « pour avoir leurs avis » sur la gestion de la crise du coronavirus, qui est une « lutte commune » a affirmé ce leader du parti d’opposition. « Le régime ne peut pas affronter tout seul la pandémie, il a besoin du concours de tout le monde » a-t-il poursuivi dans une déclaration diffusée à la télévision et relayée sur la toile.
En attendant cette consultation, Marc Ravalomanana avance déjà des « propositions » pour gérer la crise. « Il est nécessaire de créer des réseaux de centrales d’achats pour le ravitaillement des produits de première nécessité, a-t-il soutenu. Ces centrales d’achats permettent, selon l’ancien président, de contrôler la spéculation et de gérer les stocks. Pourtant, il faut tout de même aussi, selon toujours ce dernier, réfléchir sur le coût des produits qui « devraient être accessibles à tous les ménages ». Ce dispositif devrait être mis en place, insiste-t-il, pour gérer la crise de la propagation du COVID-19. Dès le lendemain de l’officialisation des premiers cas de coronavirus dans le pays, les marchés de produits frais ont été pris d’assaut, les prix des produits de première nécessité ont grimpé, et certains opérateurs ont même recouru à la rétention de stocks. Samedi dernier, par exemple, le prix d’un citron, produit très prisé depuis le weekend dernier, a été multiplié par 5, passant de 200 ariary à 1 000 ariary en l’espace d’une heure.
La discipline est au centre de la gestion de cette crise. L’Etat a déployé les gros moyens pour montrer ses griffes face à toute velléité d’insubordination de la part des citoyens. Il a décrété l’état d’urgence et le couvre-feu, mais les machines de guerre de l’armée sont aussi visibles dans certains coins de la ville. Toutefois, on suggère toujours à l’État d’adopter plus de fermeté. Les moyens sont visibles mais l’effectivité des mesures nécessite une amélioration. « Il faut que les instructions soient appliquées et respectées par toute la population, sans exception aucune » suggère Marc Ravalomanana. En contrepartie, selon toujours ce dernier, l’Etat devrait lui fournir des aides pour lutter contre la propagation du virus. « Il faut impliquer les membres du secteur privé en leur demandant de fabriquer localement des masques et des vêtements de protection pour le personnel médical, quitte à leur offrir des conditions spéciales pour leur permettre de réaliser ces besoins vitaux » a avancé le patron du groupe Tiko. « Nous devons procéder avec les moyens du bord au lieu de copier bêtement ce qui est fait ailleurs » soutient celui qui a réussi avec le label « Vita Malagasy ».
Rija R.