L’Institut Malgache des Recherches Appliquées (IMRA) vient de produire un médicament devant permettre de prévenir le coronavirus. La situation actuelle interpelle sur la nécessité pour l’Etat malgache d’attribuer une importance particulière à la recherche scientifique à Madagascar.

L’importance de la médecine traditionnelle, de la pharmacologie et des produits de recherche menés par les chercheurs malgaches a été soulevée par le président de la République Andry Rajoelina lors d’une intervention sur la télévision nationale malgache, il y a de cela quelques jours. Un clin d’œil qui donne de l’espoir quant à la volonté de l’Etat malgache à faire des gestes pour la valorisation, la promotion et la vulgarisation de la recherche à Madagascar. Et dont les premiers jets correspondent à l’élaboration d’un médicament qui devrait permettre de prévenir le COVID-19. Une trouvaille signée IMRA, ou l’Institut Malgache des Recherches Appliquées, fondé par le professeur Rakoto Ratsimamanga. Un protocole de prise en charge devrait également être mis en place sur toute l’étendue du territoire national afin de freiner la phase de transmission de la maladie. Cette avancée met en avant la place des nombreux produits de recherche, les avancées accomplies et les chercheurs malgaches dans le processus de développement de la Grande Île. Madagascar dispose en effet de huit centres nationaux de recherche – affiliés au ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique – spécialisés dans divers domaines et spécialités. Recherches fondamentales ou appliquées, le pays – avec les moyens du bord – a les capacités de produire divers outils qui n’attendent qu’à être utilisés et à être exploités pour le bien-être de sa population.
Partages. Toujours dans le cadre de la lutte contre le COVID-19, une visioconférence sera organisée dans les jours à venir dans les locaux de l’Ambassade de la Chine à Antananarivo. Un événement qui verra la participation de différents intervenants aussi bien nationaux qu’étrangers – des Etats-Unis et de la France – et qui traitera de diverses thématiques telles que l’essai clinique-médecine traditionnelle, la chloroquine, la physiopathologie, ou encore le diagnostic et l’épidémiologie. Une opportunité d’échanges et de partage de bonnes pratiques entre intervenants nationaux et étrangers, et qui devraient permettre au système de santé malgache et au monde de la recherche de mener à bien la lutte contre le COVID-19. Il conviendrait de noter que des essais cliniques ont été menés par des spécialistes étrangers afin de soigner et de prévenir des patients atteints du COVID-19.
Défi. Pour en revenir à la valorisation et à la promotion de la recherche, le ministère de tutelle mènerait actuellement diverses activités et actions tendant à mettre en place un cadre légal pour la recherche scientifique à Madagascar. « Nous disposons actuellement d’un projet de loi sur la recherche qui attend la validation en Conseil des ministres. Une fois cela fait, la loi sera soumise au vote de l’Assemblée nationale » a fait savoir une source bien informée. Outre le cadre légal, « la quasi inexistence de budget alloué par l’Etat » serait un des défis majeurs de la valorisation et de la promotion de la recherche à Madagascar. L’Etat n’alloue en effet qu’une infime partie, 0,014% du PIB national à ce domaine. Une problématique tant décriée par les chercheurs malgaches, mais qui n’a jusqu’ici été résolue. Si l’idée de la mise en place d’un Fond national pour la recherche a déjà été avancée par le ministère de tutelle, l’on ignore actuellement où en sont réellement les choses. Avec la trouvaille de l’IMRA et tous les produits de recherche dont disposent le pays, les chercheurs malgaches ont prouvé qu’ils sont déterminants aussi bien dans le quotidien des Malgaches mais aussi et surtout dans le processus de développement du pays.
José Belalahy