Cette femme reste inconnue pour le moment. Sa voix a pourtant fait le tour des réseaux sociaux et son témoignage est devenu viral. Il s’agit certainement d’une discussion privée avec l’une de ses connaissances qui a été dévoilée au grand public. Dans l’enregistrement sonore, elle dit que « la propagation du coronavirus n’est plus maîtrisée et que les autorités cachent la réalité (…). Il y a déjà des morts, mais nous, on n’a pas le droit d’en parler ». Elle serait issue du monde médical et même probablement médecin. Ce témoignage anonyme, qui précédait d’ailleurs la déclaration du chef de l’État sur la chaîne nationale, a fait le buzz sur Facebook. Les internautes et leurs commentaires sont divisés. Comme à l’accoutumée, il y a ceux qui prennent au sérieux et ceux qui pensent que c’est monté de toutes pièces. L’État n’a pas pris à la légère cet acte et la ministre de la Communication a annoncé hier une prime de cinq millions d’ariary à ceux qui identifient et retrouvent la femme en question. Recherchée depuis hier, elle est accusée d’être fomentatrice de troubles. Et si c’était juste une discussion entre amis qui, par mauvaise foi, ou encore pour une recherche de reconnaissance sur Facebook, a été dévoilée au public ? En tout cas, le ton du discours laisse penser à une discussion très conviviale et amicale. Mais les faits sont tels que cet échange verbal a eu des effets alarmistes vis-à-vis du public. Sur le même chapitre, une forte répression des usagers de Facebook est constatée depuis que le pays vit sous le rythme de l’état d’urgence sanitaire. On annonce officiellement trois personnes placées sous mandat de dépôt pour des actes de désinformation. Un chiffre qui pourrait augmenter dans les prochains jours puisque d’autres dossiers sont en cours d’instruction auprès des brigades de cybercriminalité. Le pays vit dans une ambiance de censure répressive qui a des hauts et des bas pour affronter la crise sanitaire.
D.R