Les organisations de la société civile gardent bien les yeux grands ouverts sur la situation exceptionnelle décrétée par l’Etat dans le cadre de la lutte contre le coronavirus. Elles comptent demander des comptes après la crise.
« L’état d’urgence, pendant lequel l’Exécutif jouit de pouvoirs étendus assortis d’une surveillance réduite, ne doit pas être considéré comme une opportunité pour contourner la redevabilité ou pour faire l’impasse sur la transparence ». C’est en ces termes que Transparency International exprime sa vigilance dans le cadre de gestion de la lutte contre le coronavirus. Un long communiqué de deux pages a été publié, ce vendredi 27 mars, par la branche locale de cette organisation internationale qui milite pour la transparence et la redevabilité de la gestion publique. L’organisation met en garde l’Etat contre toutes formes de malversations dans le cadre de la crise de la pandémie. Elle va garder l’œil grand ouvert durant la situation exceptionnelle. « Le mouvement Transparency International , à travers ses sections disséminées dans le monde entier, se pose en sentinelle, traquant les risques de malversations, de corruption, de collusions et de mauvaises pratiques pouvant émerger de cette situation exceptionnelle » a souligné le communiqué. Ceci afin d’éviter, selon la déclaration, des erreurs qui pourraient renforcer les inégalités sociales autour du monde. Car en ces temps d’incertitudes sans précédent, le risque de capture des décisions publiques par des intérêts privés motivés par leur propre profit est omniprésent, et interpelle le mouvement. Et ces risques vont du détournement de financements destinés à la santé, à la conception de plans de sauvetage qui favorisent les industries et les entreprises proches du pouvoir, a-t-on indiqué.
L’Etat ne devrait pas oublier les règles de l’orthodoxie dans la gestion publique, même si les dispositions prises dans le cadre de l’état d’urgence sanitaire pourraient sortir du mécanisme habituel. La règle d’or est la transparence, rappelle ainsi les organisations de la société civile comme le Kmf-Cnoe. L’Etat devrait faire preuve de transparence dans la gestion des donations ainsi que sur les critères de sélection des couches vulnérables, réclame le Kmf-Cnoe. « Aujourd’hui et dans les prochains mois, la prise de décision politique doit être aussi ouverte, informée et transparente que possible » demande quant à lui le mouvement Transparency International. La situation actuelle « ne doit pas faire abstraction des règles de bonne gouvernance, ni faire fi de la transparence, de la redevabilité et de l’intégrité » a-t-on souligné. Les détenteurs de pouvoir doivent se rappeler, toujours selon Transparency International, que des comptes leur seront demandés une fois la crise passée.
Rija R.