L’art ne connaît pas de confinement. En tout cas les peintres, danseurs et chanteurs font des réseaux sociaux leur terrain de jeu et ce n’est pas pour déplaire. Faute de spectacles et tout éventuel rapprochement, c’est l’interaction sur la toile qui prime, et les fourneaux marchent à plein régime chez ceux qui ont la chance d’avoir un « home-studio ». Et avouons-le, il y en a qui brillent plus que d’autres.
A l’exemple de Rak Roots, l’histoire d’amour continue et l’inspiration ne tarit pas. Cette fois, l’interprète de « Faka Vady » vient de présenter un extrait de sa dernière ponte sobrement intitulé « Aza Atao An’io ». Suite logique de ses précédents tubes, comme « Mpanjaka Vavy », l’auteur plonge maintenant ses inconditionnels dans le petit monde derrière le rideau de son palais. C’est toujours cet amoureux transi qui n’hésite pas à mettre à nu ses sentiments. Au risque de se faire passer pour une « chochotte » à la merci de sa belle, il met les mots sur des émotions que beaucoup de machos n’oseront jamais dire à haute voix. Et il réussit plutôt bien si l’on se réfère aux réactions des internautes, car Rak Roots fait passer la pilule comme une lettre à la poste.
Avec une bonne musicalité qui fait la notoriété de la Ville d’Eau, c’est entouré des musiciens d’Antsirabe qu’il démarre ce tube en devenir. Avec Mpamanga à ses côtés, Rak Roots offre un petit bijou qui verse entre le jazz, le soul et bien sur un soupçon de dancehall et de reggae. Bien loin de la musique commerciale, cette fois, il montre toute l’étendue de son art en offrant bien plus. Au moins, il y a bien des bonnes choses qui sortent de ce confinement et de cette lutte sans merci contre le coronavirus.
Zo Toniaina
