En cette fin de mois de mars, de nombreux enseignants du secteur privé sont allés récupérer leur salaire mensuel dans leurs établissements respectifs. Mais grande fut la surprise lorsqu’ils ont su par leurs directeurs que si le confinement devait se prolonger, ils ne seraient pas payés pour le mois d’avril. Ce, même si ces derniers ont signé pour un contrat à durée indéterminée auprès de l’école.
La crainte s’est installée chez chacun des enseignants du secteur privé. Faut-il trouver un autre travail durant le confinement ? Se mettre au télétravail en ce moment est-il envisageable ? Risquons-nous un chômage technique ? Autant de questions qui sont venues du jour au lendemain sans prévenir. « La situation est grave, où puis-je trouver un autre travail ? Je pensais être en sécurité en signant un contrat à durée indéterminée avec mon établissement, mais je me rends compte maintenant que je me suis trompé » nous a confié un des enseignants. « Bien sûr, je comprends que sans rentrées d’argent, l’école ne peut me payer mon salaire. Toutefois, est-ce qu’un établissement comme le nôtre n’a rien prévu pour faire face à ce type de situation ? » s’est questionné un autre enseignant.
Chômage technique. Pour l’instant, la prorogation du confinement en raison du COVID-19 n’est qu’une éventualité ; les autorités n’ont encore rien communiqué à ce sujet. Cela n’a pourtant pas empêché les directeurs de certaines écoles d’anticiper ce qui pourrait arriver durant ce mois d’avril. « Nous ne pouvons pas demander aux parents de payer les frais de scolarité des enfants alors qu’ils ne viennent même pas en cours. Comme nous n’avons pas de rentrées d’argent, nous sommes dans l’obligation de renoncer à payer le salaire de notre personnel » a expliqué un directeur d’école à ses enseignants.
L’heure est donc grave pour ces professionnels de l’éducation. En ce moment, ils n’ont aucune solution et ne peuvent espérer autre chose que l’amélioration rapide de la situation. Notons toutefois que ce problème est d’envergure internationale puisqu’ailleurs, beaucoup de pays font face au même problème. Si certaines universités ont pu mettre en place des cours en ligne, le cas des écoles primaires reste encore problématique. De plus, malgré les efforts du gouvernement pour subvenir aux besoins de tous, la population ne peut dépendre éternellement de ces aides qui vont vite s’épuiser si la situation n’évolue pas.
Anja RANDRIAMAHEFA