La médecine occidentale et les industries pharmaceutiques ont encore des difficultés à trouver une solution plus efficace pour lutter contre le Covid-19. Pour l’heure, l’aromathérapie, notamment le « Raokandro Malagasy », est très prisée dans divers pays à travers le monde.
Antiviral, anti-inflammatoire et stimulant immunitaire. Ce sont les trois propriétés des huiles essentielles, produites à partir de plantes médicinales malgaches, et mise en avant par le Groupement des exportateurs d’huiles essentielles, extraits et oléorésines de Madagascar (GEHEM). Face à la pandémie du Covid-19, ce groupement est en discussion avec les spécialistes de l’aromathérapie à travers le monde. Ces derniers confirment en effet l’efficacité du Raokandro. « Ce n’est pas nouveau. Les chercheurs étrangers sont très intéressés par nos diverses plantes aromatiques et nos plantes médicinales. Ce qui a impulsé plusieurs séries de recherches. Au départ, ces spécialistes étrangers demandaient des feuilles pour leurs études, mais avec le progrès technique, Madagascar exporte désormais des huiles essentielles extraites de feuilles, de fleurs ou d’écorces. Ces huiles essentielles sont utilisées en aromathérapie, mais également pour la production de parfums d’arômes », explique Olivier Nirina Rakotoson, président du GEHEM.

Etudes. Des recherches ont été menées par les membres de ce groupement, en partenariat avec les experts de l’aromathérapie. Selon le président du GEHEM, trois composants ont été identifiés dans les huiles essentielles produites localement à partir d’une combinaison de plantes précieuses de Madagascar. D’abord le cinéol ou l’eucalyptol, qui a une fonction anti-inflammatoire, antiasthmatique, antivirale (H3N2), antibactérienne et améliore la fonction respiratoire. « Cela a été confirmé par les chercheurs du département de pneumologie, de la clinique médicale externe de l’hôpital universitaire de Bonn en Allemagne. L’Université de Northumbrie, Newcastle au Royaume-Uni, a également noté que le sujet qui utilise le produit gagne en vitesse et en précision, au niveau intellectuel », a affirmé le président du GEHEM. Le deuxième composant est l’alpha-pinène qui a une fonction anti-inflammatoire, antivirale, oxygénante et antibactérienne. Des propriétés également confirmées par des chercheurs étrangers. Le troisième composant mis en avant par le GEHEM est le limonène, un stimulant immunitaire, antiviral, anti-inflammatoire, ayant une action potentielle dans la chimio-prévention et la chimiothérapie des cancers, et qui protège également contre la cancérisation de la peau, du foie, du sein et du côlon. Plusieurs chercheurs étrangers ont évoqué ces propriétés. Parmi les recherches figure la thèse de doctorat de Mickael Mansard, axée sur l’huile essentielle de Ravintsara, soutenue en novembre 2016 à la faculté de pharmacie de l’Université de Lorraine.
Efficacité. Si l’on se réfère à ces propriétés, les huiles essentielles de Madagascar peuvent servir à la lutte contre la pandémie du Covid-19. D’ailleurs, nombreux sont ceux, à Madagascar comme à l’étranger, qui utilisent déjà ces produits pour prévenir la maladie du coronavirus. De son côté, le GEHEM fait don de ses produits, notamment d’huiles essentielles et de désinfectants, aux acteurs qui sont sur le front face au coronavirus. Le groupement a cité, entre autres, les médecins des hôpitaux qui traitent les personnes atteintes par le virus ; les forces de l’ordre qui travaillent jour et nuit pour faire respecter les mesures de confinement et de couvre-feu ; les employés des ministères qui assurent les services minimums ; les distributeurs de produits de première nécessité au niveau des Tsena Mora ; etc. Selon Olivier Nirina Rakotoson, il s’agit d’une lutte commune à laquelle chacun doit contribuer suivant ses responsabilités et ses possibilités.
Antsa R.