Libération immédiate et sans conditions. La plateforme Rohy, qui regroupe plus de 80 associations, a brisé le silence sur l’affaire Arphine Rahelisoa, une journaliste d’un journal de l’opposition. Hier mercredi, peu de temps après le rejet d’une demande de liberté provisoire, un communiqué de cette plate-forme de la société civile a demandé la libération immédiate et sans conditions de la concernée. « Non à la détention illégale de journalistes, quelle que soit leur obédience politique (…). Le Mouvement de la société civile Rohy exprime son indignation devant la mise en détention de Rahelisoa Arphine, journaliste et directrice de publication du tri-hebdomadaire ‘Ny Valosoa’ et du site éponyme, sous le chef d’inculpation d’incitation à la haine de nature à [troubler] l’ordre public » a-t-on tiré de l’extrait du document partagé à la presse. Faisant référence au Code de la communication, la société civile de continuer : « La loi sur le Code de communication 2016-029 ne prévoit pas de peine privative de liberté telle que le prévoit le 4è [alinéa] en préambule (…). Le concept de dépénalisation est à la base du présent Code. Il ne signifie cependant pas déqualification des infractions mais plutôt remplacement des peines privatives de liberté en peines d’amende. Il concerne les infractions classiques telles l’outrage, la diffamation ou l’injure par voie médiatique. Les autres infractions notamment celles qualifiées de crime ou délit de droit commun restent régies par le Code Pénal ou les dispositions spécifiques les régissant mais plutôt d’amendes » a souligné la plate-forme Rohy. Cette dernière entend : « soutenir l’Ordre des journalistes de Madagascar [OJM] qui exige la libération immédiate de Madame Rahelisoa Arphine, et demande que la détention de journalistes, quelle que soit leur obédience ou opinion politique, ne se renouvelle plus et appelle dans un même temps à la responsabilité de tout un chacun pour l’exercice de son travail, dans la retenue et le respect d’autrui, afin de préserver un climat serein et apaisé, au-delà des opinions politiques. » L’appel à solidarité pour contester l’emprisonnement d’Arphine, lancé par l’OJM, a bien porté ses fruits. Outre les associations internationales et nationales des journalistes, la société civile a donc elle aussi manifesté sa sympathie.
D.R