(Vision) Toute la population malgache est suspendue à la décision que le président de la République va prendre ce dimanche. Même si elle ne sera connue que demain soir, les Malgaches paraissent déjà résignés. Le Conseil des ministres d’hier a décrété le prolongement de quinze jours de l’état d’urgence sanitaire, à compter du 17 avril 2020. Rien n’indique cependant le prolongement ou non des mesures de confinement. Des précisions qui seront données par Andry Rajoelina lors de son allocution. L’avis de Didier Ratsiraka de prolonger le confinement publié sur son compte Facebook n’est pas anodin, quand on connaît les relations étroites qui le lient au chef de l’État. Ce conseil donné par un « raiamandreny » devrait peser dans la décision qui sera prise.
Les Malgaches suspendus à la décision du chef de l’Etat
Madagascar n’est pas encore sorti de la période délicate de la propagation du coronavirus. Le bilan de la lutte contre l’épidémie, à défaut d’être tout à fait probant, peut nous indiquer que nous sommes sur la bonne voie, mais il ne peut pas nous pousser à relâcher nos efforts. Les autorités se gardent d’ailleurs de tout triomphalisme. Il y a certainement encore beaucoup de cas contacts dans la population, mais du fait du nombre insuffisant de dépistages, ils ne sont pas tous détectés. C’est la raison pour laquelle de nombreux spécialistes plaident pour la prorogation de la période de confinement. Le respect des règles est, disent-ils, le meilleur moyen d’empêcher la population d’être contaminée. Comme mentionné plus haut, l’ancien président Didier Ratsiraka plaide pour cela. « On me dira que les conseilleurs ne sont pas les payeurs, mais je dis qu’il faut continuer le confinement car nous n’avons pas les moyens humains et matériels suffisants pour soigner les nombreux malades qui viendront dans les hôpitaux, si la propagation du virus continue ». Le président de la République, lui, est certainement en train de consulter tous les experts qui sont à ses côtés. Il décidera en dernier ressort et en toute connaissance de cause. La population semble déjà avoir pris son parti. C’est maintenant la portée des mesures prises qui divisent les uns et les autres.
Patrice RABE